Fin de l'Ordre du Temple 1307-1312

Abolition de l'ordre du Temple

histoire de Saint-Omer

u début du XIV ème siècle, l'Ordre du Temple, chassé du Proche Orient, dispose encore d'une force militaire impressionnante de quinze mille hommes, bien plus que n'aurait pu en lever n'importe quel roi de la Chrétienté. Mais, de soldats, les Templiers se sont reconvertis en administrateurs de biens et sont obligés d'abandonner l'idée même de reconquérir les Lieux Saints, car les seigneurs du royaume ont compris que Jérusalem demanderait trop de sacrifices pour être reconquise. Plus aucun seigneur ne veut investir dans les croisades. En 1300 Jacques de Molay se tournera vers les Mongols pour essayer de trouver un accord qui permettrait de repartir à la conquête de Jérusalem, mais la machination ourdie par le roi Philippe IV le Bel contre l'Ordre du Temple, obligera Jacques de Molay à cesser ses tractations avec les Mongols, pour s'occuper de la défense de l'Ordre du Temple. De considérables donations ont rendu l'Ordre du Temple immensément riche et l'ont transformé en l'une des principales institutions financières occidentales, et la seule qui soit sûre. l'Ordre du Temple gère ainsi, en véritable banquier, les biens de l'Église et ceux des rois d'Occident ( Philippe IV le Bel, Jean sans Terre, Henri III, jean Ier d'Aragon...). Ses préceptories qui abritent les moines-soldats, avec aussi une vocation caritative, couvrent l'ensemble de l'Europe médiévale d'une véritable toile d'araignée. On peut voir au sud d'Angoulême, à Cressac, une chapelle rescapée de l'une de ces commanderies et ornée de peintures murales qui évoquent les croisades.



Les Templiers ne sont plus les bienvenus en France

L'opinion européenne commence à s'interroger sur la légitimité de cet Ordre du Temple qui a failli dans l'accomplissement de sa mission originelle. Le roi Philippe IV le Bel lui-même a souvenance que les Templiers ont refusé de contribuer à la rançon de Saint Louis lorsqu'il a été fait prisonnier au cours de la septième croisade. Il entend aussi quelques méchantes rumeurs sur les moeurs prétendument dépravées et diaboliques des moines chevaliers... Qu'à cela ne tienne. Suivant une idée déjà ancienne, évoquée par Saint Louis et les papes Grégoire X, Nicolas IV et Boniface VIII, Philippe IV le Bel souhaite la fusion de l'Ordre du Temple avec celui, concurrent, des Hospitaliers afin de constituer une force suffisante pour préparer une nouvelle croisade, Jacques de Molay s'y opposera subodorant un piège mortel pour les Templiers. L'affaire est mise à l'ordre du jour de plusieurs conciles et l'on élabore même en 1307 un projet dans lequel Louis de Navarre aurait été grand maître du nouvel ordre. Son dramatique échec résulte de l'opposition obstinée du grand maître Jacques de Molay ainsi que de l'agressivité du ministre du roi, Guillaume de Nogaret. Le roi de France débiteur de l'Ordre décide alors d'employer les grands moyens pour exterminer les Templiers, de maniére à s'en approprier les richesses et à ne plus avoir à rembourser ses dettes. De plus, en se débarrassant de l'Ordre du Temple c'est un ennemi potentiel qu'il anéantira.
Dès lors, le roi de France presse le pape d'agir contre l'Ordre du Temple. Clément V ouvre une enquête le 24 août 1307 pour laver les moines-chevaliers de tout soupçon mais l'affaire traîne en longueur et Philippe IV le Bel prend l'affaire en main. Il décide d'arrêter les Templiers sous l'inculpation d'hérésie, sans prendre la peine d'en référer au Pape.



Mise à mort de l'Ordre du Temple : arrestation de tous les Templiers en 1307

Les lettres d'arrestation furent scellées le 14/09/1307, elles ordonnaient à tous les baillis et sénéchaux d'arreter tous les Templiers de leur circonscription. Le 22/09/1307 Guillaume de Paris inquisiteur et confesseur du roi faisait parvenir des réquisitions à tous les baillis et sénéchaux pour arreter tous les Templiers de leur circonscription . Au matin du Au matin, dès l'aube, toutes les polices et les gens d’armes de France et de Navarre, investirent près de neuf mille demeures sur l’ensemble du territoire, pour en arrêter tous les occupants. En fin de journée, l’opération était terminée et de nos jours il est encore impossible d'en connaître le bilan exact. Elles continueront plus tard, dans toute l’Europe, jusqu’à la fin de l’année. Nous étions le vendredi 13 octobre 1307. C’est bien ce vendredi 13 qui sera à l’origine d’une croyance populaire, de bon ou de mauvais présage, qui persiste encore aujourd’hui, 700 ans après. Jaloux de leur puissance et de leur richesse, inquiet de leur pouvoir auprès du pape, ou bien mal informé par une campagne délétère, le roi de France, Philippe IV Le Bel, fait arrêter tous les Templiers du royaume, pour apostasie et mauvaises mœurs. L’Affaire est menée par Guillaume de Nogaret, qui fait adresser dans le plus grand secret dés le 14 septembre, des « lettres closes » à tous les Baillis et Sénéchaux du royaume, à n’ouvrir « qu’au jour dit ». Ce matin du vendredi 13, de Nogaret lui-même, dirige l’arrestation de près de 140 Templiers de la Maison Centrale de Paris. Sur tout le territoire, ils sont incarcérés, puis interrogés et torturés. Ceux qui réussissent à s’échapper sont repris le jour même. On leur propose le pardon ou la mort. Très peu abjureront et après des parodies de procès ils seront condamnés au bûcher, dés le 12 mai 1310, 54 Templiers sont brûlés à Paris. Les bûchers "expiateurs" seront à la mode pendant 5 années sur tout le territoire et scelleront la mort de l'Ordre du Temple. Vendredi 13 octobre 1307 ✳️ , tous les Templiers de France, soit plusieurs milliers au total, sont arrêtés sur ordre du roi Philippe IV le Bel (le petit-fils de Saint Louis), par les sénéchaux et les baillis du royaume au terme d'une opération de police conduite dans le secret absolu par Guillaume de Nogaret. Ils sont interrogés sous la torture par les commissaires royaux avant d'être remis aux inquisiteurs dominicains.
Avant de continuer ce récit je me permettrai de brosser le portrait d'un anonyme qui contribua à son niveau à détruire l'Ordre du Temple . Je vous invite donc à lire l'histoire du triste sire "GUILLAUME DE HANGEST" brossée par notre ami Claude-Clément Perrot Président du Centre de recherche et de documentation médiévales et archéologiques de Saint-Mammès .

UN PERSONNAGE PEU HONORABLE : GUILLAUME DE HANGEST

Le CRDMA a relaté dans la Revue de Moret et de sa Région, l’histoire du trésor templier, qui fut récupéré à Moret, en 1307, par Guillaume de Hangest, « bailly de Sens ». Le bailli a des pouvoirs étendus en matière militaire, financière et judiciaire. Il centralise les taxes et les redevances perçues par les prévôts, il préside le tribunal du bailliage. Un bailliage est une circonscription administrative, subdivisée en prévôtés et châtellenies. Les Hangest, originaires de Picardie, étaient seigneurs de Pont Saint-Pierre , ils portaient d’argent à la croix de gueule chargée de cinq coquilles d’or. C’est d’un village proche d’Amiens qu’ils tirent leur nom. On pourrait dire de Guillaume de Hangest qu’il réussit, dans l’entourage de Philippe IV le Bel, et que, comme c’est souvent le cas, il fit partie de ceux qui gravitent autour des pouvoirs et s’élèvent par un manque flagrant de scrupules et de dignité. En 1269, on le trouve comme bailli du Vermandois. Il devient ensuite prévôt de Paris, de 1292 à 1295. Vers 1300, il occupe la charge importante de trésorier du royaume. A cette époque, il entretient d’étroites relations avec la commanderie du Temple de Paris, à qui le trésor royal est souvent confié. En 1305, c’est lui qui lance une enquête contre l’évêque Guichard de Troyes, accusé de proximité avec une sorcière et d’avoir provoqué la mort de la reine Jeanne de Navarre, au moyen d’une figurine de cire à son image, baptisée et plantée d’épingles. Dans cette affaire, le bailli se servira d’un accusateur faux témoin, un scélérat florentin du nom de Noffo Dei. Guichard, incarcéré en 1308 ne sortira de la prison du Louvre qu’en 1313, on lui attribua le siège du Diakaar, en Bosnie, qu’il n’occupa jamais. Sa mort survint en 1317. Serviteur zélé du roi, Guillaume de Hangest se trouve en 1306, mêlé à des opérations douteuses liées à l’expulsion et à la spoliation des juifs. Après l’arrestation des Templiers le 13 octobre 1307, c’est en qualité de bailli de Sens, qu’il intervient dans la châtellenie de Moret, pour récupérer le précieux coffret que les Templiers Hugues de Payraud et Pierre Gaude tentent de dissimuler à l’avidité royale. Nous savons que, dans le procès fait à l’ordre, Guillaume de Hangest et un autre personnage peu recommandable, Esquieu de Floyrans, se servirent à nouveau du faux témoin, Noffo Dei, déjà impliqué dans l’affaire « Guichard de Troyes », en présentant celui-ci comme un Templier apostat. On se souviendra aussi que le 11 Mai 1310, cinquante quatre Templiers du diocèse de Sens criant à tous leur innocence, furent envoyés au bûcher dressé près de la porte Saint-Antoine, à Paris, suite aux manœuvres du nouvel archevêque de Sens, Philippe de Marigny, infâme créature de Philippe IV le Bel. Guillaume de Hangest était bailli de ce diocèse, on peut s’interroger sur la collusion qu’il y eut entre le bailli et l’archevêque pour l’accomplissement de ce crime. Sept siècles après sa disparition, l’Histoire rattrape le bailli, et le livre à votre jugement. Comme quoi un méfait n’est jamais perdu. L’Histoire en rattrapera sûrement d’autres.

Claude-Clément Perrot

Parmi les 140 Templiers de Paris, 54 sont brûlés après avoir avoué pratiquer la sodomie ou commis des crimes extravagants comme de cracher sur la croix ou de pratiquer des «baisers impudiques». L'opinion publique et le roi lui-même y voient la confirmation de leurs terribles soupçons sur l'impiété des Templiers et leur connivence avec les forces du Mal. Par manque de moyens et pour ne pas donner l'impression d'être dépassé, le Pape à contre coeur le 22 novembre 1307, ordonne à son tour l'arrestation des Templiers dans tous les États de la Chrétienté et l'ouverture d'une enquête sur leurs crimes supposés. Suite aux enquétes menées par les représentants du Pape, sur les agissements des chevaliers de l'Ordre du Temple, un procès verbal fut dressé et remis au Pape dans la plus grande discrétion, il est connu sous le nom de Il a été retrouvé en 2001, dans les archives vaticanes, par Barbara Frale, docteur de l'université de Venise et attachée à la prestigieuse Ecole vaticane de paléographie, diplomatique et archivistique. Il s'agit de l'original du procès-verbal des interrogatoires conduits en août 1308 par trois cardinaux, délégués par le pape à Chinon, au diocèse de Tours, dans la première phase du procès des Templiers. Les cinq chefs de l'ordre confirment leurs aveux, recueillis à l'automne 1307 sous la torture, par les agents du roi Philippe IV le Bel : ils ont renié le Christ «en parole» mais pas «de coeur» et ils ont craché sur le crucifix mais «à côté» ils nient avoir pratiqué la sodomie. Ayant fait acte de repentance, les cardinaux les absolvent, les réconcilient avec l'Eglise au nom du pape Clément, comme il était parfaitement normal alors. Barbara Frale a publié un livre en 2003 (Il Papato e il processo dei Templari. L'inedita assoluzione di Chinon alla luce della diplomatica pontificia, Rome, Viella, 2003) et un article en 2004 (Journal of Medieval Studies, vol. 30, juin 2004, pp. 109-134), de sorte que la communauté scientifique est bien au courant de sa découverte, depuis plusieurs années. Contenu du parchemin :
Fait à Chinon, diocèse de Tours entre le 17 et 20 août 1308.
Il s'agit d'un exemplaire original, constitué d'une seule feuille de grandes dimensions (700x580 mm), qui était à l'origine accompagnée des trois sceaux des trois légats apostoliques qui formaient la commission spéciale apostolique « ad inquirendum » nommée par Clément V : Bérenger Frédol cardinal prêtre titulaire de l'Eglise des saints Nereo et Achille, et neveu du pape Etienne de Susy, cardinal prêtre de Saint Ciriaco in Thermis Landolfo Brancacci, cardinal diacre de Saint Angelo.
Le document est dans un assez bon état de conservation, malgré la présence de nombreuses taches violacées très visibles du fait d'attaques bactériologiques. L'original était accompagné d'une copie actuellement conservée aux Archives Secrètes Vaticanes sous la dénomination « Archivum Arcis, Armarium D 218 ». Le document contient l'absolution accordée par Clément V au dernier grand maître des templiers, le frère Jacques de Molay, ainsi qu'aux autre chefs de l'ordre après qu'ils aient fait acte de repentance et demandé le pardon de l'Eglise après l'abjuration formelle, obligatoire même pour ceux qui étaient seulement soupçonnés d'activités hérétiques, les membres de l'Etat Major des Templiers sont réintégrés dans la communauté catholique, et de nouveau autorisés à recevoir les sacrements. Le document appartient à la première phase du procès contre les Templiers, quand Clément V était encore convaincu de pouvoir garantir la survie de l'ordre religieux-militaire, et répond à la nécessité apostolique de lever pour les moines-guerriers l'infamie de l'excommunication à laquelle ils s'étaient tout d'abord eux-mêmes condamnés, maintenant qu'ils admettaient avoir renié Jésus-Christ sous la torture de l'Inquisiteur français. Comme d'autres sources de la même époque le confirment, le pape soutient que des comportements condamnables s'étaient bien introduits parmi les Templiers, et prévoit une réforme radicale de l'ordre, pour le fondre ensuite dans l'autre ordre religio-militaire, celui des Hospitaliers. L'acte de Chinon, vu comme nécessaire à la réforme, est pourtant resté lettre morte."Parchemin de Chinon." Ce parchemin dédouanne les dignitaires de l'Ordre du Temple qui sont absous par le Pape Clément V. Le roi n'en restera pas là et harcélera le Pape pendant plusieurs années, de guerre lasse et à bout de forces, Clément V abandonnera les Templiers, puis ordonnera la suppression de l'ordre , au concile de Vienne, en 1312. Elle est officialisée le 02 mai 1312 par Il est advenu naguère que nous ayons dû, fort à contrecœur et non sans amertume, décider la suppression de l'ordre de la Milice du Temple de Jérusalem, du fait de souillures, obscénités et perversions diverses, moins dévoyées encore qu'inavouables, dont le Maître, les frères et autres membres de l'ordre s'étaient dans toutes les parties du monde rendus coupables (on nous permettra de taire à présent leur triste et impur rappel). Cette extinction du statut de l'ordre, de son habit, de son nom lui-même, nous l'avons avec l'approbation du Sacré Concile, décrétée, non point sous la forme d'une sentence définitive, car selon les enquêtes et les procès intentés sur cette affaire, nous n'étions pas juridiquement en mesure de la prononcer, mais bien par la voie de provision soit ordonnance apostolique, et d'une sanction irrévocable et valide à perpétuité. Nous interdisons désormais à quiconque d'entrer dans cet ordre, d'en revêtir l'habit et de se comporter en Templier, sous peine de l'excommunication ipso facto encourue. Quant aux biens de l'Ordre du Temple, nous les avions subordonnés à la décision du Saint-Siège Apostolique.
Nous défendons à quiconque, de quelque condition qu'il soit, et si peu qu'il s'y risque, d'aller contre les ordonnances qui seront prises à ce sujet par le Saint-Siège, d'y changer ou attenter en aucune manière d'avance, nous déclarons nulles et invalides de telles initiatives, qu'elles soient ou non prises en connaissance de cause. Et pour éviter que ces biens, naguère donnés, légués, concédés par les adeptes du Christ aux besoins de la Terre Sainte et à la croisade contre les ennemis de la foi chrétienne ou pour ces desseins, ne viennent à dépérir par l'absence d'administrateurs qualifiés, ou ne soient affectés à d'autres usages qu'à ceux que la piété des fidèles avait pour eux prévus pour empêcher encore qu'un retard dans les dispositions prises n'entraîne leur dilapidation, nous avons, avec nos frères Nos seigneurs les cardinaux, patriarches, archevêques, évêques, prélats, personnalités de toute sorte et procureurs des prélats, chapitres et couvents, églises et monastères, présents au Concile, tenu de difficiles et bien pénibles conciliabules : afin qu'à leur terme, de sages dispositions les emploient à l'honneur de Dieu, à l'augmentation de la foi et l'exaltation de l'Eglise, au secours de la Terre Sainte, non moins qu'au salut et au repos des fidèles. Après longue, mûre et prévoyante délibération, nous avons finalement décrété que ces biens seraient à perpétuité unis à ceux de l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem, dont le Maître et les frères, en véritables athlètes de Dieu et au péril de la mort, se dévouent sans relâche à la défense de la foi dans les pays d'outre-mer. etc ........
Donné à Vienne, le 22 Mars 1312, de notre pontificat le septième. La bulle «Vox in excelso» , bien qu'il soit tout à fait exceptionnel qu'un ordre religieux soit purement et simplement dissous. Cette bulle interdit définitivement de relever l'Ordre, et pour quiconque de porter le manteau blanc frappé de la croix rouge ! .

Le 3 mai 1312, le pape par la bulle 'Ad providam' affecte le trésor des Templiers à l'ordre concurrent des Hospitaliers, à l'exception de la part ibérique qui revient aux ordres militaires locaux.

Le roi de France et ses conseillers plaident en faveur de cette solution, respectueuse de la volonté des nombreux bienfaiteurs du Temple. En 1313, sur la base de documents comptables, l'ordre de l'Hôpital restitue 200.000 livres au trésor royal pour solde de tout compte. Le successeur de Philippe, Louis X, réclamera toutefois un supplément, estimant que son père a été floué. L'affaire est close en 1317, quand le nouveau roi Philippe V reçoit 50.000 livres supplémentaires. Avec l'affaire du Temple, la monarchie capétienne montre qu'elle entend suivre son intérêt politique et ne plus se comporter en vassale de l'Église.



Les derniers dignitaires de l'Ordre brulés vifs en 1314

Le 11 mars 1314, Jacques de Molay, emprisonné depuis le 13 octobre 1307 dans la prison du Temple, fut conduit devant la cathédrale de Notre-Dame pour entendre le verdict du procès, en compagnie de Dernier commandeur de l'Ordre du Temple pour la baillie de Normandie Geoffroy de Charnay. Geoffroy de Charnay a rejoint l'Ordre du Temple vers 1268/70 et a occupé successivement des fonctions importantes en son sein. D'abord en 1271 comme simple compagnon de Mathieu Sauvage alors commandeur de Sidon puis en 1283, il est peut-être commandeur du Lieu-Dieu du Fresne, puis de la commanderie de Villemoison en 1294 et de celle de Fretay en 1295 avant de retourner en Orient et d'occuper la fonction de drapier en 1304 puis d'être nommé commandeur de la baillie de Normandie en 1307 peu de temps avant l'arrestation des Templiers. Il fut livré aux flammes du bûcher sur l'île aux Juifs à Paris le 18 mars 1314 en compagnie de Jacques de Molay. Geoffroy de Charnay , Précepteur et Bailli de la Normandie, de Visiteur général de l'Ordre du Temple. Hugues de Pairaud est d'une famille noble du Forez. C'est par son oncle Humbert de Pairaud qu'il est reçu dans l'Ordre du Temple, à Lyon (1263). Il a été commandeur de Chalon-sur Saône, ou de sa baillie, mais à une date indéterminée. Il fut commandeur de Bonlieu, commandeur d'Epailly en 1280 et 1284. Quatre ans plus tard, il est commandeur de Bures, puis maître de province de l'Ordre du Temple en France en 1296. Ensuite, il devint Visiteur de France (représentant du maître de l'Ordre du Temple dans la province). Hugues de Pairaud fut arrêté à Poitiers en compagnie de quinze autres Templiers, emprisonné à Loches et finalement amené à Paris. Il fait partie des dignitaires de l'Ordre que le pape Clément V souhaite interroger en personne, mais sa requête ne sera pas satisfaite. Au cours de son interrogatoire en novembre 1307, il mentionne la présence d'Henri de Dole lors de sa réception à Lyon et l'on sait grâce au témoignage d'un certain Dominique de Dijon que cet Henri était vers 1280 « magister passagii ultramarini ». Le maître du passage outremer, « C'est-à-dire qu'il avait la responsabilité de l'acheminement et du passage vers l'Orient latin des moyens et des hommes nécessaires à l'action du Temple ». Après le relaps de Jacques de Molay et de Geoffroy de Charnay, Hugues de Pairaud est conduit en prison à Montlhéry, où il fut probablement emprisonné jusqu'à sa mort.Hugues de Payraud , Bailli et Visiteur général de l'Ordre, et de Bailli de la province d'Aquitaine. En 1307, il est arrêté avec de nombreux autres Templiers par Philippe IV le Bel. Le pape se réserve le droit de le juger en personne avec quatre autres dignitaires de l'ordre : Jacques de Molay, Hugues de Pairaud, Geoffroy de Charnay et Rimbaud de Caromb. Pendant son interrogatoire par Guillaume de Nogaret, il donne des détails sur le rituel obscène voire hérétique que le roi attribue au Temple. Le 18 mars 1314, alors que le grand maître de Molay et le Geoffroy de Charnay reviennent sur leurs aveux et sont condamnés au bûcher pour relaps, Geoffroy de Gonneville reste sur sa position et est condamné à la prison à vie. Geoffroy de Gonneville, Commandeur d'Aquitaine. La sentence des juges est la prison à vie. Mais Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay haranguèrent la foule en disant que leurs aveux avaient été volés, que les Templiers n'avaient commis aucun crime et étaient victimes d'une machination. Les deux hommes considérés relaps furent alors condamnés au bûcher.



Malédiction lancée par les Templiers contre le Roi et le Pape

Dans la nuit du 18 au 19 mars 1314, sur le bûcher dressé sur l'île aux Juifs, en face du Palais de la Cité, Jacques de Molay s'écrie : "Pape Clément ! Roi Philippe ! Avant un an, je vous cite à comparaître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste chatîment ! Maudits ! Maudits ! soyez tous maudits jusqu'à la treizième génération de vos races !" La malédiction du grand-maître allait s'avérer : Clément V meurt le 20 avril 1314 d'étouffement. Philippe IV le Bel décède dans la nuit du 26 au 27 novembre 1314 d'un ictus cérébral ses trois fils mourront dans les 12 années à venir, sans laisser de descendance mâle, mettant ainsi fin à la lignée des Capétiens directs.



Retour en arrière : extermination des templiers

Malgré une résistance héroique, les Templiers sont chassés de la terre Sainte

A partit de l'année 1250 c'est le grand basculement des forces en présence au proche orient, les seigneurs des royaumes d'occident ont compris que les états latins ne pourraient pas être conservés à cause de leur éloignement. Ces seigneurs ont maintenant d'autres chats à fouetter en occident, en effet ils doivent sécuriser leurs propriétés, ils ne désirent plus participer à l'effort de guerre pour conserver des États latins d'Orient qui leurs ont déjà couté très cher ! Alors bien sûr, ils feront semblant d'aider leurs frères d'orient mais en réalité ils se retireront discrétement de ce bourbier. Les Francs d'orient resteront seuls face à leur destin, à partir de l'année 1250 ils survivtont en quémandant des trèves de 10 ans aux Musulmans, toujours plus humiliantes. Les Templiers se battront d'abord à 1 contre 3 puis en 1291 à 1 contre 10, et, la fin de l'aventure surviendra en 1291 avec la défaite de saint Jean d'Acre ou tous seront exterminés.
Le roi de France Philippe IV le Bel ne manquera pas d'ailleurs de rappeler que les Templiers survivants étaient des lâches qui avaient fui le combat à Acre ! Ce faisant il commençait déjà son travail de sape contre l'Ordre. Mais à la fin du XIII ème siècle, l'ordre du Temple, chassé du proche orient par les Musulmans, n'en dispose pas moins encore d'une force militaire impressionnante de quinze mille hommes [ tous les frères résidant dans les royaumes occidentaux ainsi que ceux de l'empire Byzantin ( enfin de ce qui restait de l'empire )], bien plus que n'aurait pu en lever n'importe quel roi de la chrétienté. Mais, de soldats, les Templiers se sont reconvertis en banquiers administrateurs de biens et ont complètement perdu de vue la reconquête des Lieux saints. C'est que de considérables donations ont rendu l'ordre immensément riche et l'ont transformé en l'une des principales institutions financières occidentales... et la seule qui soit sûre. Il gère ainsi, en véritable banquier, les biens de l'Église et ceux des rois d'Occident (Philippe IV le Bel, Jean sans Terre, Henri III, Jean Ier d'Aragon...). Ses granges, préceptories, maisons, qui abritent les moines-soldats, couvrent l'ensemble de l'Occident médiévale d'une véritable toile d'araignée. On peut encore voir au sud d'Angoulême, à Cressac, une chapelle rescapée de l'une de ces commanderies et ornée de peintures murales qui évoquent les croisades. L'opinion Française commence à s'interroger sur la légitimité du Temple. Le roi Philippe IV le Bel lui-même a souvenance que les Templiers ont refusé de contribuer à la rançon de Saint Louis lorsqu'il a été fait prisonnier au cours de la septième croisade. Il entend aussi quelques méchantes rumeurs sur les moeurs prétendument dépravées et diaboliques des moines-chevaliers... Mais en réalité il a peur de cette puissance Templière qui n'obéit qu'au Pape, de plus sa cupidité le pousse à convoiter les richesses du Temple.

Un piteux retour en France mal accepté par le Roi Philippe le Bel

Dans tous les pays européens le retour des vaincus s'est passé sans problème, dans tous les pays sauf en FRANCE. Le roi de France va reprendre à son compte une idée déjà ancienne, évoquée par Saint Louis et les papes Grégoire X, Nicolas IV et Boniface VIII, Philippe IV le Bel souhaite la fusion de l'ordre du Temple avec celui, concurrent, des Hospitaliers afin de constituer une force suffisante pour préparer une nouvelle croisade à laquelle le roi de France et le pape Clément V sont très attachés. Voila pour la version officielle !


Dès 1295, le Roi Philippe le Bel met en place une machination pour perdre les Templiers

L'affaire du Temple est mise à l'ordre du jour de plusieurs conciles et l'on élabore même en 1307 un projet dans lequel Louis de Navarre aurait été grand maître du nouvel ordre. Son dramatique échec résulte de l'opposition obstinée du grand maître Jacques de Molay ainsi que de l'agressivité du ministre du roi, Guillaume de Nogaret. Déçu dans ses attentes, le roi de France presse le pape d'agir contre l'Ordre. Au début de l'été 1307 Jacques de Molay est à Paris et ce qu'il entend au sujet de la réputation du Temple l'effare. Début Aout 1307 Jacques de Molay rentre à Poitiers et envoie une lettre au Pape afin d'être reçu par lui dans les plus brefs délais. A ce moment le Pape est persuadé de l'innocence du Temple mais il sait à quel point le roi de France veut la peau de l'Ordre du Temple, de plus il sait aussi à quel point ce roi désire la condamnation de son prédécesseur Boniface VIII ( pour l'affaire d'Anagni ). Le Pape est pris au piège. Le 24 août 1307, Clément V écrit au roi de France pour lui signifier qu'il entend interroger lui même les dignitaires de l'Ordre. Dans l'esprit du Pape il s'agit de gagner du temps pour laver la réputation des moines-soldats. Mais, à cause de l'état de santé du Pape, l'affaire traîne en longueur et Philippe IV le Bel reprend l'affaire en main. Conscient que le Pape désire gagner du temps, il décide d'arrêter les Templiers avant la fin de l'année sous l'inculpation d'hérésie, sans prendre la peine d'en référer au pape. Pour ceux qui doutent encore que les dignitaires du Temple ne s'attendaient pas à être arrétés nous pouvons constater qu'en Aout 1307 Jacques de Molay s'attendait au pire et, dans ces conditions, les dignitaires ont eu le mois de Septembre et le début d'Octobre pour préparer le repli stratégique des archives et du trésor du Temple.

Fin tragique d'un Ordre dirigé par des hommes dépassés par les événements


Arrestation massive de tous les Templiers du royaume Franc

Guerriers redoutables, protégés par le pape dont ils dépendaient directement, à la tête d’une puissance financière et économique considérable, les Templiers se croyaient invulnérables. C’est d’ailleurs une des raisons de la haine que leur vouait Philippe IV le Bel. Le secret de l’arrestation et sa préparation fut bien gardé, car aucune alerte n’a pu être communiquée, bien que les lettres aient été envoyées dans toute la France et en Europe quelques jours avant. Il est inconcevable qu’aucun avertissement, aucune information n’ait pu leur parvenir. Pendant le procès les Templiers furent séparés et ne purent mettre au point une défense commune. Moines soldats, rompus aux combats et aux périls les plus divers, les Templiers ne s’étaient pas préparés à une attaque aussi perfide. Ils se laissèrent arrêter sans résistance dans leurs commanderies fortifiées.
Certaines maisons ont cependant résisté, à Arras par exemple les frères se sont défendus et la moitié sont morts (La persécution des Templiers - Alain Demurger - page 51).

Nous ne pouvons que conseiller la lecture de cet ouvrage à ceux qui désirent connaitre les chiffres des arrestations et exécutions des frères dans chaque baillage, cliquez ICI

Même si les historiens modernes ont fait un travail de grande qualité, le nombre de Templiers arrêtés, tués, et de ceux qui ont pu s’échapper est mal connu. Les opérations d'arrestations et d'emprisonnements ne furent pas toutes consignées par écrit et de plus certaines dépositions ( en particulier celles favorables aux Templiers ont disparu ! ). Toujours est-il qu'ils furent des milliers à être arrétés puis emprisonnés et torturés. Certains récits parlent de 1500 Templiers en armes à Lyon. Le nombre de commanderies en France est estimé à 9000 ! Le Roi et le pape furent en désaccord sur le montant des biens à se partager. En dehors des objectifs financiers, le procès est l’occasion pour Clément V d’essayer de restaurer l’autorité papale en Europe. Pour Philippe IV le Bel, malgré son sacrement à Reims par le pape, souhaite affirmer son indépendance et son pouvoir divin sur tout son royaume. Les cindyniques nous apprennent qu’il faut souvent rechercher les causes d’une catastrophe dans l’apparition de divergences dans les éléments d’une situation. Elles ne manquent pas dans le drame des Templiers. Malgré leur passé glorieux pendant les croisades et l’aide financière que les Templiers apportèrent aux Rois de France, Philippe IV le Bel les sacrifia pour un sordide problème d’argent. Le pape n’ignore pas l’horreur des tortures par l’inquisition mais la tolère au début pour les interrogatoires puis l’interdit. Clément V non convaincu de la culpabilité des Templiers, ému par les tortures, fera cesser les activités des inquisiteurs et ordonnera la formation d’une commission plus « réglementaire ». La procédure engagée par les autorités ecclésiastiques aboutira à un procès très long et controversé et forcera Philippe IV le Bel à patienter 7 ans et à communiquer avec le souverain pontife. Pour ne pas donner l'impression d'être désavoué, le pape choisit la fuite en avant et, le 22 novembre 1307, ordonne à son tour l'arrestation des Templiers dans tous les États de la chrétienté et l'ouverture d'une enquête sur leurs crimes supposés. Tous les Templiers qui refuseront de signer les avœux de leurs pêchés supposés seront brulés vifs ou emprisonnés à vie, ceux qui auront la vie sauve sont ceux qui signeront des avœux sous la torture.


Suppression de l'Ordre du Temple par le Pape Clément

Le roi obtient de Clément V la suppression de l'ordre, au concile de Vienne, en 1312. Elle est officialisée le 02 mai 1312 par la bulle «Vox in excelso» , bien qu'il soit tout à fait exceptionnel qu'un ordre religieux soit purement et simplement dissous. Le 3 mai 1312, le pape affecte le trésor des Templiers à l'ordre concurrent des Hospitaliers, à l'exception de la part ibérique qui revient aux ordres militaires locaux. Le roi de France et ses conseillers plaident en faveur de cette solution, respectueuse de la volonté des nombreux bienfaiteurs du Temple.

En 1313, sur la base de documents comptables, l'ordre de l'Hôpital restitue 200 000 livres au trésor royal pour solde de tout compte. Le successeur de Philippe, Louis X, réclamera toutefois un supplément, estimant que son père a été floué. L'affaire est close en 1317, quand le nouveau roi Philippe V reçoit 50 000 livres supplémentaires. Avec l'affaire du Temple, la monarchie capétienne montre qu'elle entend suivre son intérêt politique et ne plus se comporter en vassale de l'Église.


Malédiction des templiers

Le 11 mars 1314, Jacques de Molay, emprisonné au secret depuis octobre 1307 dans la prison du Temple, fut conduit devant la cathédrale de Notre-Dame pour entendre le verdict du procès, en compagnie de Geoffroy de Charnay, précepteur de Normandie, de Hugues de Payraud, visiteur général de l'Ordre, et de Geoffroy de Gonneville, Commandeur d'Aquitaine. La sentence des juges est la prison à vie. Mais Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay haranguèrent la foule en disant que leurs aveux avaient été volés, que les Templiers n'avaient commis aucun crime et étaient victimes d'une machination. Les deux hommes furent alors condamnés au bûcher. Dans la soirée du 11 mars 1314, sur le bûcher dressé sur l'île aux Juifs, en face du Palais de la Cité, Jacques de Molay s'écrie : "Pape Clément ! Roi Philippe ! Avant un an, je vous cite à comparaître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste chatîment ! Maudits ! Maudits ! soyez tous maudits jusqu'à la treizième génération de vos races !" La malédiction du grand-maître allait s'avérer :
Clément V meurt le 20 avril 1314 d'étouffement.
Philippe IV le Bel décède dans la nuit du 26 au 27 novembre 1314 d'un ictus cérébral ses trois fils mourront dans les 12 années à venir, sans laisser de descendance mâle, mettant ainsi fin à la lignée des Capétiens directs.

Le Pape Clément V fit pourtant tout ce qui était en son pouvoir pour sauver les Templiers

Le parchemin de Chinon a été daté du 17 au 20 août 1308. Il fut préparé par Robert de Condet, un ecclésiastique du diocèse de Soissons qui occupait les fonctions de notaire apostolique. Les notaires apostoliques publics étaient Umberto Vercellani, Nicolo Nicolai de Benvenuto, Robert de Condet et maître Amise d’Orléans le Ratif. Les témoins de la procédure étaient frère Raymond, abbé du monastère bénédictin de Saint-Théofred (diocèse d’Annecy), maître Berard (ou Bernard) de Boiano, archidiacre de Troyes, Raoul de Boset, confesseur et chanoine de Paris, et Pierre de Soire, superviseur de Saint-Gaugery du Cambrésis. En outre, selon le document, trois autres copies plus détaillées furent rédigées par les autres notaires publics. Les participants signèrent tous les documents et y apposèrent leurs sceaux. Selon le parchemin, « leurs paroles et confessions furent écrites exactement telles qu’elles furent intégrées ici par les notaires listés plus bas, en présence des témoins ci-dessous. Nous avons aussi ordonné que ces choses soient formulées de cette manière officielle et validées par la protection de nos sceaux. » Le parchemin de Chinon est mentionné dans plusieurs livres de référence sur les Templiers. Par exemple, le parchemin a été publié au XVII ème siècle par Baluze dans un ouvrage intitulé « Vitae Paparum Avenionensis » (Vies des papes à Avignon). En 2001, Barbara Frale a trouvé l'original du parchemin dans les Archives secrètes du Vatican. L'historien Alain Demurger assure que cet original ressemble en tous points à la copie existante, rien de nouveau n'est mentionné sur ce parchemin. Deux ans plus tard, elle a publié un article sur sa découverte dans le Journal of Medieval History, et a également consacré un livre en italien à la question. Le parchemin de Chinon fait également partie des documents sur le procès de l'ordre du Temple conservés aux Archives secrètes du Vatican et publiés en 2007. Chinon est la ville française où Jacques de Molay et les autres Templiers ont été interrogés. Des agents du pape ont en effet mené une enquête au château de Chinon (diocèse de Tours) pour vérifier les plaintes contre les accusés. D’après ce document, le pape Clément V ordonne à Béranger Frédol, cardinal-prêtre de Saints-Nérée-et-Achilée, à Étienne de Suisy, cardinal-prêtre de Saint-Cyriaque-des-Thermes, et Landolfo Brancaccio, cardinal-diacre de Saint-Ange-de-la-Pêcherie de mener l’enquête sur les Templiers accusés. Les cardinaux déclarent alors « ... par cette déclaration officielle destinée à toute personne qui la lira... (que) sa Sainteté le pape souhaitant et recherchant la vérité pure, complète et sans compromission de la part des responsables dudit Ordre, à savoir frère Jacques de Molay, maître de l’Ordre des Templiers, frère Raimbaud de Caromb, précepteur des commanderies des Templiers en Outremer, frère Hugues de Pairaud, précepteur de France, frère Geoffroy de Gonneville, précepteur d’Aquitaine et de Poitou, et Geoffroy de Charnay, précepteur de Normandie, nous a ordonné et mandés, spécifiquement et par sa volonté exprimée par la parole, afin que nous puissions examiner en toute diligence la vérité en questionnant le maître et les précepteurs susmentionnés — l’un après l’autre et individuellement, en ayant sommé les notaires publics et des témoins dignes de foi. »

Absolution discrète en 1308 du Pape Clément V qui tente de résister à Philippe IV

Le premier à être interrogé, le 17 août 1308, fut Raimbaud de Caromb. Au terme de l’interrogatoire, les cardinaux lui accordèrent l’absolution (c'est-à-dire le pardon de fautes commises et reconnues) : « ...Après ce serment, par l’autorité de Sa Sainteté le pape qui nous a été spécifiquement accordée dans ce but, nous avons étendu à frère Raimbaud qui le demandait humblement et selon l’usage accepté par l’Église, la miséricorde de l’absolution de la condamnation à l’excommunication que les actes susmentionnés avaient causée, le réunifiant de la sorte à l’unité avec l’Église et le réintégrant dans la communion des fidèles et les sacrements de l’Église. » Le 17 août également, les enquêteurs du Pape interrogent ensuite Geoffroy de Charnay, qui fut lui aussi absous.
Puis, toujours le 17 août, vint le tour de Geoffroy de Gonneville qui reçut également l’absolution. Le 19 août 1308, Hugues de Pairaud fut le quatrième à être interrogé et il fut de même absous.
Enfin, le Grand Maître fut interrogé en dernier, le 20 août 1308. Les cardinaux interrogateurs lui accordèrent également l’absolution. Selon le document, tous les interrogatoires des accusés qui se sont déroulés du 17 au 20 août 1308 ont été effectués avec la présence systématique de notaires publics et de témoins rassemblés pour l’occasion. Parmi les chefs d’accusation figuraient la sodomie, la dénonciation de Dieu, des embrassades illicites, des crachats sur la Croix, et l’adoration d’une « idole » le Baphomet. Le corps du texte décrit l’apparence des accusés, les serments qu’ils prêtèrent, les accusations qui pesaient contre eux, leurs interrogatoires, les dénonciations, les demandes d’absolution qu’ils avaient faites, et la délivrance de cette absolution par les agents du pape. Un extrait de l’interrogatoire de Jacques de Molay se lit ainsi : « Interrogé pour savoir s’il avait confessé ces choses à cause d’une demande, d’une récompense, de la gratitude, d’une faveur, de la peur, de la haine ou de la persuasion d’une tierce personne — ou à cause de la crainte d’être torturé, il répondit par la négative. Lorsqu’on lui demanda si, après son arrestation, il avait été soumis à la question ou à la torture , il répondit par la négative. » Un extrait de l’absolution donnée à Jacques de Molay est rédigé de la sorte : « Après cela, nous avons décidé d’accorder la miséricorde de l’absolution pour ces actes au frère Jacques de Molay, maître dudit ordre dans la forme et la manière décrite plus haut, il a dénoncé en notre présence l’hérésie susmentionnée et toute autre hérésie, et a juré en personne sur les Saints Évangiles du Seigneur, et a humblement demandé la miséricorde de l’absolution. Il est donc réintégré dans l’unité de l’Église et de nouveau admis à la communion des fidèles et les sacrements de l’Église. »
Le parchemin de Chinon permettrait ainsi de mieux connaître certaines pratiques des Templiers, et de confirmer que les confessions des accusés, qui ont tous admis avoir craché sur le crucifix à la demande de leurs confrères lors de leur initiation, ont toutes été extorquées sous la torture, ou par la menace de la torture. Geoffroy de Gonneville aurait été le seul à n’avoir pas dénoncé ni craché sur la Croix malgré la pression. Quant aux autres, ils assurent avoir « renié le Christ de bouche, mais non pas de coeur ». Tous nient également avoir pratiqué la sodomie. Ils expliquent que les Templiers s’embrassaient en signe de respect (d'où le terme "baiser").
Une rumeur infondée circule dans les mileux Templariste depuis le XIX ème siècle à savoir : " Hugues de Pairaud aurait admis avoir vu la « tête de l’idole » qu’on accusait les Templiers d’adorer il l’aurait vue à Montpellier, en la possession de frère Peter Alemandin, précepteur de la commanderie de cette ville ". Factuellement dans les minutes du procès Hugues a reconnu que certains us et coutumes étaient pratiqués durant l’initiation dans certaines commanderies, mais rien qui ne puisse conduire leurs éxécutants à être blamés par l'église. Tous précisent qu’ils ont confessé à un prêtre ou à un évêque la totalité de leurs offenses à la foi catholique, pour lesquelles on leur a infligé des pénitences puis accordé l’absolution.



Quelle est la véritable date du supplice des derniers dignitaires de l'ordre, et ou le bûcher fut-il dressé ?

Pour l'emplacement du bûcher, voici la description d’Alain Demurger dans son livre sur Jacques de Molay - Le crépuscule des Templiers - Le bûcher fut dressé sur un îlot au bout de l'île de la Cité, au-dessous des Jardins du Roi. Ce jardin s'arrêtait au Pont-Neuf actuel et la pointe formant l'actuel square du Vert-Galant n'existait pas encore. L'îlot n'appartenait pas au Roi mais à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Cet îlot était situé sur le côté des jardins du roi, à la place du quai des Orfèvres et de la place Dauphine actuelle et non à la pointe de la cité. Il sera appelé au XIV ème siècle « Île aux Juifs ».
Pour la date du supplice, Jean de Saint-Victor, Bernard Gui, les Grandes Chroniques de France, ne donnent qu'un récit très court de cette journée datée par certains du lundi après la Saint-Grégoire ( soit le 18 mars ). Le chroniqueur Bernard Gui, plus fiable selon Alain Demurger, date cet événement, au lundi avant la Saint-Grégoire ( soit le 11 mars ). En 1314, la Saint-Grégoire tombait le mardi 12 mars. Toujours selon Alain Demurger, la précision chronologique habituelle de Bernard Gui et les habitudes de datation de l'époque pourraient donner raison à ceux qui affirme que les Templiers furent brûlés vifs le 11 mars.

Les derniers dignitaires de l'ordre furent brulés vifs le 11 Mars 1314

Le 11 mars 1314, Jacques de Molay, emprisonné depuis octobre 1307 dans la prison du Temple, fut conduit devant la cathédrale de Notre-Dame pour entendre le verdict du procès, en compagnie de Geoffroy de Charnay, précepteur de Normandie, de Hugues de Payraud, visiteur général de l'Ordre, et de Geoffroy de Gonneville, Commandeur d'Aquitaine. La sentence des trois cardinaux entourés du légat du pape le cardinal d'Albano, serait publiquement annoncée. Les Templiers furent installés sur une estrade et dans un silence impressionnant, la décision tomba : ils étaient condamnés « à la prison perpétuelle et sévère » ! Mais Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay haranguèrent la foule en disant que leurs aveux avaient été volés, que les Templiers n'avaient commis aucun crime et étaient victimes d'une machination.
Devant cette situation imprévue, les cardinaux ne surent comment réagir et décidèrent de renvoyer l'affaire au lendemain. Averti immédiatement de la situation Philippe IV le Bel, une fois de plus outrepasse ses droits et décide de se substituer à l'autorité pontificale. Il condamne à mort Molay et Charnay et ordonne sur-le-champ leur exécution. Les deux hommes furent installés sur le bûcher le soir même, et sur ce bûcher dressé sur l'île aux Juifs en face du Palais de la Cité, Jacques de Molay s'écria : "Pape Clément ! Roi Philippe ! Avant un an, je vous cite à comparaître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste chatîment ! Maudits ! Maudits ! soyez tous maudits jusqu'à la treizième génération de vos races !" La malédiction du grand-maître allait s'avérer :

Clément V meurt le 20 avril 1314 d'étouffement.
Philippe IV le Bel décède dans la nuit du 26 au 27 novembre 1314 d'un ictus cérébral et ses trois fils mourront dans les 12 années suivantes sans laisser de descendance mâle, mettant ainsi fin à la lignée directe des Capétiens.

Malédiction reprise par les historiens et les écrivains

L'historien italien Paolo Emilio arrivé en France en 1483 écrivit en 1487 une chronique 'Essai sur les antiquités des Gaules' dans laquelle il relatait la fin du procès de Jacques de Molay y compris son exécution le 11 Mars 1314 sur l'ile aux Juifs à Paris. Il s'inspira pour écrire ce récit des propos d'un templier napolitain présent sur les lieux du suplice en 1314, et qui les avait consigné par écrit en 1330. C'est à partir du XVII ème siècle que les historiens Français exhument le récit de Paolo Emilio concernant les propos tenus par Jacques de Molay sur le bucher. L'historien François de Mézeray ( Secrétaire perpétuel de l'Académie française ) et quelques autres affirment après vérification que les dernières paroles de Jacques de Molay, qui, presque étouffé de fumée furent : "Pape Clément,Roi Philippe, juges iniques et cruels bourreaux, je vous ajourne à comparaître, dans quarante jours, devant le tribunal du Souverain Juge".

Ce sujet de la malédiction fut traité plusieurs fois par la télévision

L'écrivain Maurice Druon ( de l'Académie française ) après avoir étudié l'oeuvre de François de Mézeray concernant Jacques de Molay, en fait la trame de son célèbre roman - Les Rois maudits - paru en 1957, qui fut adapté deux fois pour la télévision. Sous sa plume, la malédiction devient : "Pape Clément ! Chevalier Guillaume ! Roi Philippe ! Avant un an, je vous cite à paraître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste châtiment ! Maudits ! Maudits ! Maudits ! soyez tous maudits jusqu'à la treizième générations de vos races !".
Il est permis de se poser la question suivante au sujet de la malédiction de Maurice Druon : pourquoi diable à t-il rajouté le prénom de Guillaume dans la malédiction ? Il ne peut en aucun cas se référer à Guillaume de Nogaret car celui ci était décédé en 1313, alors de quel Guillaume parle t-il ? Nous savons que Maurice Druon étudia durant quatre années le travail de François de Mézeray, aurait-il découvert quelque chose qui le poussa à rajouter ce prénom de Guillaume ?
Nous le saurons certainement un jour quand un historien décidera de travailler sur les minutes du livre de Maurice Druon.



Vendredi 13 Octobre 1307

Depuis leur défaite à Saint-Jean d'Âcre les combattants Chrétiens ( ceux qui ont pu s'échapper ) se sont réfugiés à Chypre ou sont rentrés dans leurs royaumes d'origine. Le retour de ces soldats chez eux s'est bien déroulé sauf pour les Francs, en effet le roi Philippe IV le Bel débiteur de l'Ordre du Temple prit ombrage de cette puissance et il se mit en tête de l'exterminer !
Ce roi dépensier était toujours à cours d'argent, et il voyait dans cette manoeuvre deux avantages, se débarasser de ces hommes armés, faire main basse sur leurs trésors. Il faut dire qu'il s'était déja fait la main sur les banquiers lombards et sur les Juifs.
Dès lors, de l'année 1292 à l'année 1305 il organisera avec ses sbires une campagne extraordinaire de dénigrement des Templiers, puis en 1305 avec l'élection du Pape Clément V ( créature de Philippe IV le Bel ) les Templiers comprendront que leur sort était scellé à plus ou moins long terme.
A partir de l'année 1305 Jacques de Molay Jamais Philippe IV le Bel pendant toutes ces années n'attaquera ouvertement le Temple, sa grande perfidie fera même croire à Jacques de Molay durant les dernières semaines avant le 13 Octobre 1307, que l'Ordre revenait en grâce auprès du souverain. Puis, vint le 13 Octobre 1307. Au matin, dès l'aube, toutes les polices et les gens d’armes de France et de Navarre, investirent près de neuf mille demeures sur l’ensemble du territoire, pour en arrêter tous les occupants. Ce fut la plus grande rafle policière de tous les temps. En fin de journée, l’opération était terminée. Elles continueront plus tard, dans toute l’Europe, jusqu’à la fin de l’année 1307. Nous étions le vendredi 13 octobre 1307. C’est bien ce vendredi 13 qui sera à l’origine d’une croyance populaire, de bon ou de mauvais présage, qui persiste encore aujourd’hui, 700 ans après. Jaloux de leur puissance et de leur richesse, inquiet de leur pouvoir auprès du pape, le roi de France, Philippe IV Le Bel, fait arrêter tous les Templiers du royaume, pour apostasie et mœurs dissolues. L’Affaire est menée par Guillaume de Nogaret, qui fait adresser, dans le plus grand secret, dés le 14 septembre, des « lettres closes » à tous les Baillis et Sénéchaux du royaume, à n’ouvrir « qu’au jour dit ». Ce matin du vendredi 13, Guillaume de Nogaret lui-même, dirige l’arrestation de près de 140 Templiers de la Maison Centrale de Paris. Sur tout le territoire, ils sont incarcérés, puis interrogés et torturés. Ceux qui réussissent à s’échapper sont repris le jour même. On leur propose le pardon ou la mort. Très peu abjureront et après des parodies de procès ils seront condamnés au bûcher, dés le 12 mai 1310, 54 Templiers sont brûlés à Paris. Les bûchers "expiateurs" seront à la mode pendant 5 années sur tout le territoire et scelleront la disparition de l'Ordre du Temple. Les quelques aveux arrachés aux Templiers par les Inquisiteurs le furent sous la torture.
Depuis ce jour le vendredi 13 restera associé au malheur absolu dans la mémoire des Français.



Jacques de Molay un grand maitre incapable de gérer une situation d'urgence.

Naissance et adolescence

L'absence d'archives ne permet pas à ce jour de fixer exactement son lieux et sa date de naissance. Néanmoins, les minutes du procès conservées dans les archives des royaumes européens et au Vatican, nous autorisent à estimer que Jacques de Molay est né vers 1245 en Haute Saône, dans le Comté de Bourgogne, à l'époque toujours vassal du saint Empire Germanique.
Cette absence d'information sur sa naissance nous oblige à penser qu'il n'était pas noble, sinon son histoire aurait été consignée dans les registres provinciaux. Comme il est reçu dans l'Ordre après 1250 il se peut fort bien qu'il soit de basse extraction, en effet après l'an 1250 la noblesse Française a cessé d'intégrer l'Ordre jugeant la cause Orientale vouée à l'échec. En 1250 et après, les recrues de l'Ordre du Temple venaient des familles d'artisans de commerçants de censiers.

Une présence dans l'Ordre bizarrement très discrète

En 1265, il est reçu dans l'Ordre a Beaune par Humbert de Pairaud, visiteur de France et d'Angleterre et par Amaury de la Roche, maître de France.
Nul ne sait ce qu'il fait et ou il est entre 1265 et 1292, nous relevons une seule indication pour l'année 1270 qui atteste sa présence en orient. Il n'est pas à Saint d'âcre en 1291 quand le grand maître Guillaume de Beaujeu y trouve la mort en défendant la ville le 18 mai 1291. Nous le savons avec certitude car les musulmans ont consigné par écrit cette bataille en mentionnant l'extermination de tous les Templiers, Hospitaliers, Teutons présents dans la ville.
Le 19 mai 1291 lors de la chute d’Acre qui sonne la fin des Etats latins d’Orient, nul ne sait ou Jacques de Molay se trouve. Le 12 aout 1291 Les Templiers évacuent leur forteresse de Château-Pèlerin pour se replier sur l’île de Chypre dans un premier temps puis pour rentrer en France dans un second temps. Durant cette année 1291 nul ne sait ce qu'il a fait et ou il se trouvait.
Pour certains frères Jacques de Molay était un lâche qui s'était enfui de Saint Jean d'âcre avec Thibaud Gaudin avant l'assaut final des Musulmans soit disant pour quérir des renforts.
Pour d'autres il se trouvait parmi les survivants d'Acre le 18 mai 1291 qui réussirent à s'échapper avec Thibaud Gaudin à Chypre, mais nous savons aujourd'hui que cette thèse est fausse car tous les croisés furent exécutés lors de cette bataille ( sources musulmanes écrites notifiant l'extermination de tous les croisés ).
Toujours est-il que nous retrouvons sa trace fin 1291 car il participe à un chapitre qui se tient à Chypre à l'automne 1291. Le 16 avril 1292 suite à la mort de Thibaud Gaudin, il faut donner un nouveau grand maitre à l'Ordre, et, pour ce faire, les Templiers organisent un chapitre général à Montpellier en mai 1292. C'est lors de ce chapitre qu'il est élu grand maitre, car il ne devait plus rester beaucoup de Templiers d'Orient à cette date qui pouvaient justifier de plus de vingt années passées à servr le temple. Dès son élection, Jacques de Molay pare au plus pressé, il met en place un gouvernement et s'occupe de la défense de l'île de Chypre et du Royaume de l'Arménie Cilicienne, dernières possessions Franques en Orient.
Cette année 1291 ou les Chrétiens furent définitivement chassés d'orient, jette la suspiscion sur les activités de Jacques de Molay en orient, et, le roi de France ne manquera pas plus tard d'exhumer cette année trouble pour accuser le grand maitre de trahison. En France dès 1292 il est accusé de désertion au combat par les hommes de Philippe IV le Bel qui commencent à instruire son dossier à charge.

Aucun faits d'armes au proche orient

Les historiens relèvent que vers 1270 il arrive en Orient, mais chose extraordinaire, ils ne trouvent aucune trace de ses faits d'armes entre 1270 et 1292 dans les archives du temple ( Bibliothèque nationale ou Vatican ). Pour un Templier oeuvrant pendant 22 années en terre sainte c'est un cas unique ! Nous sommes face à un vide historique de 22 ans comme s'il n'avait jamais existé, puis en 1292 une apparition magique pour se faire élire grand maitre au chapitre de Montpellier !
Au printemps 1293, il entreprend un long voyage en Occident, où il règle différents problèmes dans les domaines de l'Ordre, mais surtout, il implore l'aide des princes occidentaux et de l'Eglise pour la défense de ce qu'il reste des Etats Chrétiens d'Orient. Au cours de ce voyage, il noue d'étroites relations avec plusieurs monarques, dont Edouard 1er d'Angleterre, Jacques II d'Aragon et le pape Boniface VIII. Il rentre à Chypre en automne 1296 pour y régler des litiges avec le roi Henri II.
Il est clair qu'à cette époque il n'a pas compris que les roues de l'histoire avaient tourné, il n'a pas compris que les seigneurs occidentaux ne veulent plus investir le moindre "denier" pour reprendre les états latins d'orient, il n'a pas compris que les seigneurs occidentaux ont d'autres priorités que celle de défendre la Chrétienté en Orient. A cette époque il apparait clairement comme un homme dépassé qui ne comprend pas les enjeux politiques du moment, il sera le jouet du Pape et des rois qui feignent de l'écouter. Il travaille en toute franchise avec des interlocuteurs d'une fourberie extrème. Ce grand maitre élu si l'on peut dire "par défaut faute de prétendants dignes de la fonction", fera le malheur du Temple malgré lui. Il ne comprendra pas les messages envoyés par le Roi des Francs et le Pape, à cause de ses carences en tous genres il ne se rendra même pas compte que le Pape était impuissant à honorer sa parole envers le Temple, le Pape n'était rien et les monarques ne se souciaient plus d'être excommuniés !
Avec le recul, son refus de regarder la réalité en face de l'année 1292 à l'année 1305, son acharnement à vouloir organiser une nouvelle croisade que plus personne ne désirait, est pathétique !
En 1298, il monte une expédition en Arménie Cilicienne après la chute de Roche-Guillaume, la dernière place forte du royaume. Le Khan de Perse battra les Mamelouks à Homs en décembre 1299, mais les chrétiens ne parviendront même pas à profiter de cette victoire de Ghâzân. Pendant deux années il ménera des tractations avec les Mongols afin de préparer une nouvelle croisade contre les Musulmans. En 1300, il entreprend de fortifier l'îlot de Rouad situé en face de Tortose pour en faire une base maritime en vue d'opérations combinées avec les mongols. Mais les mongols, trop occupés par leurs guerres tribales, ne pourront jamais s'allier avec les chrétiens contre les musulmans. En septembre 1302, les derniers Templiers de Rouad sont massacrés par les mamelouks égyptiens. Jacques de Molay abandonne alors sa stratégie d'alliance mongole qui se révèle être un fiasco.
En 1305, avec l'élection du nouveau pape Clément V, Jacques de Molay comprend enfin que sa tâche se complique car le nouveau Pape est une créature du roi de France. A cette époque la réputation de l'Ordre du temple est considérablement ternie par une campagne abjecte de calomnie orchestrée par les hommes du roi et relayée par le clergé français, qui dure depuis cinq années.
Paniqué et pour faire diversion, le grand maitre sollicite l'avis des Maîtres des Ordres religieux pour la préparation d'une nouvelle croisade.
Le roi siffle alors la fin de la récréation, et remet sur le tapis son projet d'unification des Ordres Militaires dont la direction serait confiée à l'un de ses fils. Jacques de Molay reste totalement hostile à ce projet et rédige un mémoire censé ridiculiser l'idée d'une telle fusion. Le 6 juin 1306, Clément V convoque officiellement les grands maitres à Poitiers, mais à cause de son état de santé repousse l'entrevue avec Jacques de Molay en mai 1307. Comme il l'avait déjà mentionné au Pape auparavant, Jacques de Molay refuse catégoriquement ce projet de fusion des Ordres, il n'a pas compris que les roues de l'histoire avaient tourné. Cette décision aura de lourdes conséquences pour l'avenir de l'Ordre du Temple, car ce projet royal était la dernière porte de sortie offerte par le roi de France à l'Ordre du Temple.
A dater de ce jour, et devant l'obstination de Jacques de Molay le Roi de France enclenche la dernière partie de son plan, il demande à nouveau au Pape Clément V de condamner la mémoire de Boniface VIII. Pourquoi s'en prendre à Boniface VIII ? c'est simple, ce pape décédé à protégé efficacement l'Ordre du Temple et il a de plus contrecarré systèmatiquement toutes les provocations de Philippe IV le Bel. Alors pour le roi de France ce sera donnant donnant il abandonnera son projet de faire condamner ce pape Boniface VIII à titre posthume si Clément V lui abandonne l'Ordre du Temple, ce marchandage est très simple à comprendre.
Pendant ce temps lors de ses voyages, Jacques de Molay découvre avec stupeur que les rumeurs calomnieuses au sujet des Templiers s'amplifient.
Philippe IV le Bel et ses conseillers sont prêts pour le dernier acte de la mise à mort du Temple. Le 24 juin, Jacques de Molay est à Paris où il rencontre Philippe IV le Bel pour discuter des accusations portées contre l'Ordre. Il rentre à Poitiers, rassuré par la discussion avec Philippe IV le Bel, mais demande au pape de dilligenter une enquête pour laver l'Ordre de tout soupçon. Le 24 Août, Clément V annonce à Jacques de Molay qu'une commission d'enquête est mise en place. Philippe IV le Bel veut précipiter les choses pour éviter que l'affaire ne reste du seul ressort du pape. Le 14 septembre, aidé par Nogaret, il fait transmettre en grand secret à tous ses baillis et sénéchaux un ordre d'arrestation pour tous les Templiers du Royaume et la mise sous séquestre de tous leurs biens.
Le 12 Octobre 1307 Jacques de Molay qui ne se doute de rien assiste à Paris aux côtés du roi Philippe IV le Bel, aux obséques de Catherine de Courtenay épouse de Charles de Valois, Hugues de Payraud est resté lui aux côtés du pape pour travailler sur le dossier du Temple. Le soir même Jacques de Molay rassuré par l'attitude du roi lors de cette cérémonie, réunira tous les Templiers de Paris au Temple pour dédramatiser la situation : funeste erreur !

Arrestation des templiers dans le royaume Franc

Cette opération de grande envergure débute le 13 octobre 1307 à l'aube. Tous les Templiers du royaume de France sont arrétés. Dans certaines maisons, les Templiers sont massacrés par traîtrise, car les gens d'armes royaux craignent de devoir affronter ces guerriers redoutables en combat loyal. Jacques de Molay est arrété dans la maison cheftaine de l'Ordre, à Paris. Contre toute attente, lors du premier interrogatoire de Jacques de Molay le 24 octobre, il avoue certains faits et crédite ainsi en partie la thèse royale contre l'Ordre. En décembre 1307, Clément V envoie des cardinaux à Paris pour interroger le Maître de l'Ordre. Devant ceux-ci, Jacques de Molay revient sur ses aveux. S'engage alors un bras de fer entre Philippe IV le Bel et Clément V qui se conclut en août 1308 par un compromis entre les deux parties concrétisé par la bulle "Faciens Misericordiam". Par cette bulle, le pape se réserve le droit de juger les dignitaires de l'Ordre. Transféré à Chinon avec plusieurs autres dignitaires de l'Ordre, comme Geoffroy de Charney, Hugues de Pairaud, Geoffroy de Gonneville, Jacques de Molay est a nouveau interrogé par des agents royaux. Au cours de cet interrogatoire, il reviendra à ses aveux faits en octobre 1307, nul doute que la torture y fut pour beaucoup dans ce nouveau revirement. Pendant plus d'une année, la commission pontificale se met en place et commence ses audiences. Jacques de Molay y sera entendu deux fois vers la fin novembre 1309. A cette occasion, il change de stratégie de défense et veut garder le silence pour ne s'en remettre qu'au jugement du Pape, se raccrochant au contenu de la bulle "Faciens Misericordiam".


Exécution des templiers récalcitrants et dissolution de l'Ordre

Entre les années 1307 et 1310 les interrogatoires des Templiers ( sous la torture ) font apparaitre que si certains Templiers reconnaissent les faits que le roi leur impute, d'autres ne reconnaissent rien, et les bûchers seront l'attraction populaire la plus en vogue en France pendant ces troisn années ! En 1310, plusieurs dizaines de Templiers veulent se présenter devant la commission pontificale pour témoigner en faveur de l'Ordre et ainsi mettre à mal tout l'acte d'accusation. Ce mouvement de protestation est brisé net par la condamnation au bûcher de 54 Templiers jugés comme relaps par Philippe de Marigny le 10 mai 1310. De plus, les meneurs de ce mouvement de protestation disparaissent des geoles de Philippe IV le Bel sans laisser de traces.
Le 22 mars 1312, Clément V annonce officiellement l'abolition de l'Ordre du Temple lors du Concile de Vienne. Malgré sa volonté et ses demandes insistantes auprès de ses geoliers, Jacques de Molay continue de croupir en prison sans pouvoir être reçu par le Pape. Ce dernier consent néanmoins à envoyer 3 cardinaux à Paris en décembre 1313 pour statuer sur le sort des dignitaires. Arrivés à Paris en mars 1314, le verdict des trois cardinaux est sans appel, les dignitaires de l'Ordre sont condamnés à la prison à vie.
Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay s'insurgent avec véhémence contre ce verdict, comprenant qu'ils ont été joués depuis le début par un Pape qui ne voulait pas entrer en conflit avec Philippe IV le Bel. Ils révoquent tous les deux les aveux faits et proclament l'Ordre innocent de toute accusation portée contre lui, Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay sont aussitôt reconnus comme relaps et livrés par les cardinaux au bras séculier.
Un bûcher est installé immédiatement sur l'île de la cité à proximité de Notre Dame. Au soir du 11 mars 1314, Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay sont livrés aux flammes, et sur ce bûcher, Jacques de Molay lancera sa malédiction : "Pape Clément ! Roi Philippe ! Avant un an, je vous cite à comparaître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste chatîment ! Maudits ! Maudits ! soyez tous maudits jusqu'à la treizième génération de vos races !" La malédiction du grand-maître allait s'avérer :
Clément V meurt le 20 avril 1314 d'étouffement.

Philippe IV le Bel décède dans la nuit du 26 au 27 novembre 1314 d'un ictus cérébral et ses trois fils mourront dans les 12 années suivantes sans laisser de descendance mâle, mettant ainsi fin à la lignée directe des Capétiens.

Oui, certains Templiers ont réussi à fuir

Si Philippe IV le Bel a attendu si longtemps ( de 1307 à 1314 ) pour se débarrasser des dignitaires de l'Ordre c'est qu'il avait une raison, et cette raison est la suivante :
N'ayant pas trouvé le trésor du Temple ni ses archives il a essayé d'obtenir pendant tout ce temps des informations à ce sujet. Au terme de sept années d'interrogatiores musclés le roi de France dut se rendre à l'évidence que l'objet de sa convoitise s'était volatilisé avant l'arrestation en 1307, il n'apprendrait rien de plus et il décida de mettre un terme au procès du Temple en 1314.
L'historien Alain Demurger spécialiste des Templiers ( pour ne citer que lui ) affirme après des dizaines d'années d'études sérieuses, que nombre de dignitaires de l'Ordre se sont enfui début Octobre avec des bataillons de chevaliers. Dans un de ses ouvrages intitulé "La persécution des templiers" paru en 2015, il revient en détail sur la fuite des templiers de la page 09 à la page 40 de son livre. Puis de la page 41 à la page 58 il dresse une liste non exhaustive des fuyards d'ou il ressort que Gérard de Villiers et Hugues de Chalon se sont enfuis avec des bataillons de Templiers et leurs archives et trésors. L'hypothèse la plus crédible reste à ce jour une fuite scindée en deux parties l'une en direction de l'Ecosse ou les Templiers reconnaissant se battront plus tard aux côtés de Robert le Bruce contre le roi d'Angleterre, et l'autre pour le Portugal.
Sources :
Archives du Vatican - interrogatoires menés par les notaires du Pape en 1308
Bibliothèque Nationale de France - Liste des Templiers fugitifs



Le Baphomet, une image apparue en 1854 dans les cercles occultistes

Avant la première croisade de 1096 il y eut une multitude de pélerinages encadrés par des hommes armés entre l'an 650 et l'an 1073, il y eut donc des échanges entre Chrétiens Européens, Juifs et Musulmans. Durant cette période tous les pélerins connaissaient donc l'existence de Mahomet . Baphomet c'est la déformation du nom de Mahomet par les habitants du Sud de la France, il désignait donc au Moyen âge un faux dieu, un démon, une idole monstrueuse qu'on accusa plus tard les Templiers d'avoir adorée.

Il convient enfin de savoir que l'Islam interdit toute représentation de Dieu et de son prophéte Mahomet ! et ce hier comme aujourd'hui !

Dans l'enquête ordonnée contre l'ordre du Temple, deux des six témoins entendus à Carcassonne, Gaucerand de Montpezat et Raymond Rubei, parlent d'une idole en bois, ubi erat depicta figura Baphometi. Un autre témoin interrogé à Florence déclare qu'on lui a montré l'idole ecce deus vester et vester Mahumet ....
Lors du procès des Templiers personne ne put produire de preuve concernant ce Baphomet ( statue ou image ) cette accusation comme les autres reposait sur deux ou trois déclarations d'individus connus pour leur vénalité. Ces quelques dépositions du XIV ème siècle, sujettes à caution, seront le point de départ de la littérature templariste. En 1782 Frédéric Nicolai relancera la mode du Baphomet, en diffusant des explications concernant cette "pseudo idole" soit-disant adorée par les Templiers. Cette création chimérique ainsi que beaucoup d'autres serviront de colonne vertébrale à l'occultisme débridé du XIX ème siècle !

On a cru à tort que ce mot désignait une idole d'une forme particulière, et non pas les idoles païennes et les figures diaboliques en général. Baphomet était un mot générique pour désigner les faux dieux, de même que le mot Sarrasins signifiait les païens. On s'explique par là les contradictions des témoins du procès des Templiers quand ils décrivent l'idole adorée, selon eux, par les chevaliers. Ceux qui, comme le baron de Hammer-Purgstall , ont essayé de rattacher l'idolâtrie des Templiers au gnosticisme, ont vu dans le mot Baphomet un dérivé des deux mots grecs (Baphê Mètis ou Mètou, « baptême de la Metè » : la Metè était une déesse adorée par les Gnostiques, qui réunissait les deux sexes et était douée de la puissance génératrice. Michelet incline à croire que le Baphomet des Templiers n'est que l'image de l'Esprit saint tel que l'adoraient les sectes gnostiques de l'Orient, « le Dieu qui baptise l'Esprit », celui dont il est écrit : Ipse vos baptisavit in spiritu sancto et igne (Matthieu, 3, II), le Paraclet enfin, qui descendit en langues de feu sur les apôtres. Cette hypothèse paraît à Michelet d'autant plus vraisemblable que la fête du Paraclet, la Pentecôte, était la plus grande solennité du Temple.
Redslob, dans 'la Zeitschrift für histor Théologie' émet une théorie compliquée et rattache le mot Baphomet aux écritures mystérieuses dont les cabalistes et les gnostiques faisaient si fréquemment usage, comme les francs-maçons de nos jours, et qu'on ne peut comprendre qu'à la condition d'en avoir la clef. Il suppose la forme Baphomety puis faisant abstraction des voyelles et changeant l'ordre des lettres, il arrive à mpth by qu'il rattache aux mots hébreux maptah b(eth) Yahvé, « clef de la maison de Yahvé (Jéhovah) » c'était, comme on le voit, chercher bien loin l'explication d'un mot tout simple. Quant aux monuments dans lesquels certains historiens et romanciers ont voulu voir des figures baphométiques, ils sont fort nombreux. Au moyen âge les tailleurs de pierres sculptaient des créatures censées représenter les péchés capitaux et déviances de tous ordres vouées à l'enfer.
Après 1830 les littératures ésotèrique et occultiste devinrent très à la mode des centaines d'ouvrages plus ou moins bien rédigés apparurent dans les librairies. L'occultisme allait vivre son âge d'or pendant des décennies ! Toutes sortes de représentations cabalistiques allaient voir le jour ! Des ouvrages d'art sculptés bizarrement appartenant soi-disant aux Templiers allaient apparaitre par magie sur le marché.

Le mémoire 'Mines de l'Orient - tome VI' du baron de Hammer imprimé en 1832 , contient un recueil de descriptions concernant 2 coffrets ( l'un découvert en Bourgogne et l'autre découvert en Toscane et qui dateraient tous deux du XIII ème siècle ). Les scientifiques à ce jour affirment que ces ouvrages datent du XIX ème siècle. Ce qui est remarquable dans ce livre c'est que le Baron cite les mots Baphomet et Templiers de manière à commencer à accepter l'idée que les Templiers avaient un rapport secret avec le Baphomet. La notion de Baphomet reste encore floue, car aucune image n'est appelée Baphomet, néanmoins la notion Baphométique est employée pour caractériser l'ensemble de ces dessins !
Il faudra attendre 1854 pour voir à quoi ressemble le Baphomet et c'est Eliphas levi qui produira sa première représentation dans son ouvrage occultiste 'Dogme et rituel de la haute magie'. Revenons au livre du Baron Hammer 'Mines de l'Orient - tome VI' ou l'on y remarque surtout vingt-quatre figures androgynes, d'un caractère voisin de l'obscénité elles sont coiffées d'un bonnet entouré de serpents elles tiennent des chaînes, des croix elles sont accompagnées de divers symboles : le soleil, la lune, la peau de lion, le chandelier à sept branches, un crâne, des serpents. Sur plusieurs de ces monuments sont gravées des inscriptions gnostiques et arabes.

Résumons le long cheminement qui produira le dessin du Baphomet.


Au cours du procès intenté aux Templiers entre 1307 et 1314, concernant leur 'pseudo' adoration Baphométique, aucune image ou statue de ce Baphomet ne put etre produite et pour cause, les statues et images Baphomètiques sont apparues en europe après 1854 dans les sociétés secrètes initiatiques, qui se consacrent au progrès social et humain.

Ainsi pour conclure ce chapitre consacré au Baphomet, il nous aura fallu attendre ( 1854 - 1307 ) 547 années après le début du procès des Templiers pour savoir à quoi ressemblait cette chimère née de l'imagination fertile des sbires de Philippe IV le Bel. Cette image apparue pour la première fois en 1854 dans un ouvrage d'Alphonse-Louis Constant , est un condensé de symboles cabalistiques caractéristiques des sociétés qui se consacrent au progrès social et humain. Depuis 1854 cette image du Baphomet trône dans tous les courants de pensées ésotériques délirants.

N'en déplaise aux amateurs de sciences occultes débridées, les Templiers n'adoraient aucune image ni aucun objet. Pendant le long procès des Templiers le mot Baphomet fut cité à quelques rares reprises dans les minutes, mais, ce mot n'était que la déformation de 'Mahomet' en Occitan. Alphonse-Louis Constant, dit Éliphas Lévi , né le 8 février 1810 à Paris fut un ecclésiastique français, puis, curé défroqué il inventa l'occultisme, c'est lui qui dessina pour la première fois cette idole en 1854 dans son ouvrage intitulé "Dogme et rituel de la haute magie".
Il intégra en Suisse l'Ordre Hermétique de la Rose-Croix dont il gravit les échelons pour en le devenir Grand-Maître, puis fut ensuite ordonné maçon en 1861, dans la "Loge rose du Parfait Silence". Pour couronner le tout, il se prétendait être la réincarnation de Rabelais. Après avoir écrit de nombreux ouvrages sur les grands mystères, l'histoire de la magie, la divination, les prédictions, il n'avait toutefois pas prévu que dans les derniers temps de sa vie, il aurait été obligé de se faire marchand de fruits pour subvenir à ses besoins.....
Il habita dans le quartier Notre-Dame-de-Lorette au 10 rue Saint-Lazare.
Pour clôre son portrait, signalons qu'aux derniers instants de sa vie, Alphonse-Louis Constant, dit Éliphas Lévi confessa, puis renia tous ses mensonges passés, et souhaita retourner dans le giron de l'église catholique.

Le XIX ème siècle un bouillon de culture Esotériste et Occultiste.

Les occultistes du XIX ème siècle construiront sur ce mot Baphomet une dérive ésotérique délirante en affirmant que les Templiers adoraient cette image Baphométique.

Ce XIX ème siècle fut celui de tous les excès en matière de croyances et d'occultisme, la mode n'était plus à nier l'existance du Christ comme au XVIII ème siècle, mais à créer de nouvelles églises "Christiques" en adaptant de mille façons le nouveau testament. Il en est un qui à cette époque s'est détaché du lot c'est Bernard Raymond Fabré-Palaprat un génial faussaire qui créa son église "Johannite" bâtie sur le Lévitikon.
De nos jours si l'on en croit Wikipedia, le Baphomet est le nom donné par certains occultistes du XIX ème siècle à l'idole mystérieuse que les chevaliers de l’Ordre du Temple furent accusés de vénérer.
Cette définition est incomplète car tous les historiens modernes s'accordent de nos jours pour affirmer que les Templiers n'ont jamais rien adoré, et qu'ils étaient innocents de tous les crimes dont ils étaient accusés !

Ci-dessous l'image du Baphomet apparue en 1854 comme par magie simultanément en Angleterre en Allemagne et en France.