Geoffroy de Saint-Omer, un croisé fondateur de l'Ordre du Temple


Dans sa ville natale de Saint-Omer aucune publicité n'est faite à son propos

Pas la plus petite référence à son existence. Pas une rue ou impasse à son nom , c'est à se demander si ce personnage est bien né à Saint-Omer. Seuls les historiens ont relevé et consigné l'existence de Geoffroy de Saint-Omer. Personne n'ose s'attarder sur cet état de fait pour le moins étrange.
Pour connaitre un peu mieux cet homme qui créa l'Ordre du Temple cliquez ici          


Geoffroy de Saint-Omer fondateur de l'Ordre du Temple

Geoffroy (aussi connu sous le nom de ❎ Godefroy de Saint-Omer) serait né dans les tous derniers jours de Décembre 1075 ou au premier jour de Janvier 1076 à Saint-Omer ( certains textes consignent sa naissance à la fin de l'octave de Noël 1075 du calendrier Julien - sans preuve formelle ) c'est le fils de Guillaume 1er chatelain de Saint-Omer.
histoire de Saint-Omer
eoffroy, chevalier Flamand, Gaulois de nation est né dans le château du seigneur de Saint-Omer Guillaume 1er, alors situé à 500 ml au nord de la motte castrale. Geoffroy se destinait à une vie monacale mais l'appel du Pape en 1096 à délivrer Jérusalem fit de ce chevalier un moine soldat.

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Son départ pour la Croisade le 17 Aout 1096.

A l'appel de la première croisade en 1096, avec son père et ses deux frères Hugues ( que l'on surnommait le païen ) et Gérard, il rejoint le "cortège de Godefroy de Bouillon " parti de Boulogne sur mer le 15 Aout lorsque ce dernier traverse la ville de Saint-Omer et y retrouve Eustache III de Boulogne, Godefroy de Bouillon ( notez que Godefroy de Bouillon est né à Boulogne sur mer ) et Baudouin de Boulogne ( futur Roi de Jérusalem ), tous trois fils du comte Eustache II de Boulogne sur mer. Ce cortège grossira à chaque ville traversée, Saint-Omer, Courtrai, Charleroi, Aix la Chapelle, Mayence, Ratisbonne, Vienne, Belgrade, Constantinople. Ils seront 300 000 croisés à Constantinople en Décembre 1096, mais le voyage sera encore long et éprouvant, et 3 ans plus tard en 1099 ils ne seront plus que 20 000, épuisés, affamés, assoiffés et en guenilles pour l’assaut final de Jérusalem ! Il faut dire que de l'an 1096 à l'an 1099 ils durent sur leur trajet affronter une résistance Musulmane plus féroce que prévue par les chefs de guerre qui menaient la Croisade, de plus il fallait laisser sur place des garnisons Chrétiennes pour défendre les territoires qui venaient d'etre conquis au fur et à mesure de l'avancée de la Croisade . Après la prise de Jérusalem le 15 juillet 1099, et après quelques années passées à sécuriser les territoires, Geoffroy, son frère Hugues le païen et une poignée de croisés fidèles entreprendront de 1106 à 1116 ( à la demande du Roi de Jérusalem et de Bernard de Clairvaux ) des fouilles dans les fondations de l'ancien Temple du roi Salomon, Temple devenu Dôme du rocher . Ces fouilles s'étendront également aux fondations de l'ancien palais du roi Salomon et à ses écuries. Nous savons que ces Chevaliers ont trouvé des documents de nature à les déstabiliser dans leur foi, et c'est Bernard de Clairvaux lui-même ( mandaté par le Pape ) qui décida en 1117 de ce qu'il convenait de faire avec ces découvertes en faisant jurer aux Chevaliers de garder le silence à tout jamais. Bernard de Clairvaux confiera à Etienne Harding le soin de traduire les documents découverts, puis les acheminera au saint siège. Il convient encore signaler qu'une version de la bible dite d’Etienne Harding écrite entre 1111 et 1118 est toujours visible de nos jours à la Bibliothèque municipale de Dijon. Parallèlement à ces travaux de fouilles, Baudouin 1er demande à Geoffroy de sécuriser les états latins en créant une milice des pauvres chevaliers du Christ.
La milice sera opérationnelle en 1116 ( elle ne dépendra plus du saint sépulcre, mais sera sous l'autorité du Pape ) et l'année suivante, le roi demandera l'arrêt des recherches dans les fondations du temple de Salomon. En 1118 Geoffroy ✅ officialise avec Hugues le Païen la milice des pauvres chevaliers du Christ "l’Ordre du Temple" au service du Pape . Pendant ce temps son père, Guillaume I de Saint-Omer seconde Robert II de Flandre, dit "de Jérusalem", dans ses principales entreprises. Puis Hugues dit « le païen » reçoit en récompense de ses exploits la principauté de Galilée et la Seigneurie de Tibériade. Avec Hugues des Païens, Geoffroy fera deux allers et retours entre le royaume de France et Jérusalem ( entre 1120 et 1129 ) afin de trouver des soutiens financiers et humains pour l'Ordre. D’autres Chevaliers les rejoindront après 1129 dans cet Ordre .
En 1127, une délégation de croisés d'Orient est envoyée à Rome auprès du pape Honorius III, afin de l'alerter concernant la précarité de la situation des croisés et des Chrétiens dans les territoires récemment conquis. Geoffroy de Saint-omer faisait partie de cette délégation, dont la mission était de supplier le Pape d'organiser une nouvelle croisade. La même année, Geoffroy et plusieurs de ses compagnons fondent dans les faubourgs d’Ypres une commanderie, sur un territoire appelé à l'époque l'Upstal. Ci dessous plan de la ville d'Ypres établi au XVIII ème siècle, les remparts ne sont plus ceux de l'an 1100 ils ont été renforcés et rehaussés. Les emprises des constructions à l'intérieur des remparts n'ont pas évolué non plus, au fil des siècles ces constructions sont devenues plus hautes avec des murs plus épais. Nous avons matérialisé en rouge la zone ou l'Ordre possédait en 1127 des terres et une grande maison constituant ainsi la première commanderie de l'Ordre. Cette zone de nos jours abrite un immeuble et une vaste esplanade.

plan d'Ypres

En 1128 Geoffroy obtiendra de sa famille des terres et des avantages pour l'Ordre du Temple. Ci dessous le plan de la ville de Saint-Omer établi au XVIII ème siècle, les remparts ne sont plus ceux de l'an 1100 comme dans la ville voisine "Ypres" ils ont été renforcés et rehaussés par Vauban en 1676 mais leur tracé ( hormis les saillies en pointe ) n'a pas varié .

plan de Saint-Omer 1758 Les emprises des constructions à l'intérieur des remparts n'ont pas évolué non plus, au fil des siècles ces constructions sont devenues plus hautes avec des murs plus épais.


De l'an 1180 à l'an 1312 les Templiers firent l'acquisition de plusieurs maisons à Saint-Omer et pour certaines elles sont toujours debout. Certaines sources mentionnent que la première maison construite par l'Ordre se situait en face de l'Abbaye Saint-Bertin et cette maison ( qui n'existe plus ) possédait un moulin en l'an 1180 ( les sources concenant cette maisons Cheftaine demandent toutefois à être recoupées avec d'autres afin d'en avoir la certitude indiscutable ).
En 1128, Geoffroy obtient du concile de Troyes, donc de Bernard de Clairvaux, un règlement et des statuts pour ses braves compagnons qui assurent désormais la sécurité des voyageurs en Terre Sainte. Cette reconnaissance jette en Europe les bases de la prodigieuse puissance Templière. En 1129, la milice est fondée en ordre religieux et militaire et adopte définitivement le nom d'Ordre du Temple. En 1130, Geoffroy est de retour à Jérusalem avec un accord de sa famille « les seigneurs de Saint-Omer » pour donner à l'Ordre les redevances des Flandres du Comte Guillaume Cliton. Il est accompagné par Hugues des Païens, qui, lui, a reçu de la couronne d’Angleterre des sommes d'argent colossales et des biens.

La théorie retenue par tous les historiens modernes concernant la fin de vie de Geoffroy de Saint-Omer est la suivante : nommé duc d'Athènes en Grèce en 1140 après avoir chassé les Bulgares de cette contrée, c’est dans la capitale de ce duché à "Thèbes" qu’il aurait terminé sa vie aventureuse.
Factuellement, il subsiste à Thèbes au milieu des vestiges d'un château fort que Geoffroy avait fait construire, une tour de guet que les Croisés appelaient la "Saint-Omer", les Grecs de nos jours l'appellent encore la "Santameri". Le village de Santomeri dans le Péloponèse atteste lui aussi de la présence des Saint-Omer au XII ème siècle en Grèce.
Sources :
- La toponymie française des croisés en Terre Sainte et dans l'Orient latin ( Henri Diament-1984 ) - page 87.
- Les noms de lieu de la Grèce Franque ( Jean Longnon-1960 ) - page 106.

Si les historiens sont tous d'accord pour reconnaitre que Geoffroy de Saint-Omer termina sa vie aventureuse dans la région de Thèbes, il n’existe aucune preuve concernant la date de sa mort, il convient seulement de se rappeler qu’en 1150 il aurait eu 75 ans, ce qui pour un homme normal était déjà exceptionnel à cette époque, mais qui reléverait du miracle pour un Templier. Ce qui est certain par contre et attesté par les récits et chartes, c'est que Nicolas 1er de Saint-Omer s'installa définitivement en Grèce après la quatrième croisade et joua un rôle important dans l'histoire du duché d'Athènes et de la principauté d'Achaïe.

De Geoffroy de Saint-Omer, il ne subsiste aucun souvenir en France, pas un nom de rue pas une place, rien, hormis une loge maçonnique à l’Orient de Bruxelles, une autre à l’Orient de Saint-Omer, ainsi qu’un grade maçonnique "Chevalier Kadosh".

Une dernière chose concernant Geoffroy de Saint-Omer, lui et ses compagnons avaient adopté dès 1116 la croix à double traverse, a cette époque ils ne dépendaient plus de l'Ordre religieux du Saint-sépulcre, et ils garderont cet emblème jusqu'en 1149. A cette date le Pape leur accordera la croix pattée, seuls les dignitaires de l'Ordre garderont la croix Patriarcale. Cette croix Archiépiscopale ou Patriarcale figure de nos jours sur les armoiries de certaines villes Françaises et Européennes, sans parler des pays ( comme la Slovaquie par exemple ) qui l'ont intégré sur leur drapeau. Sans certitude aucune, cet emblème rapporté des états latins par Geoffroy de Saint-Omer lors de son retour à Saint-Omer en 1127, fut peut-être l'occasion pour les seigneurs de Saint-Omer de l'incorporer à leurs armes.

église du saint-sépulcre de saint-omer, Godefroy de Bouillon et Geoffroy de Saint-Omer à Jérusalem, vitrail realise par Antoine Lusson vers 1860

Une chose est certaine toutefois : cette croix figure sur le sceau aux causes de la ville de Saint-Omer dès 1209. De nos jours, cette croix spéciale orne toujours les armoiries de la ville de Saint-Omer .
Ci dessous l'image du sceau aux causes de la ville de Saint-Omer datant de 1209. Il convient de savoir que le nom Sithiu fut progressivement abandonné au profit de Saint-Omer dès l'an mil mais c'est en 1052 quand les reliques du saint Omer furent rapatriées dans l'église Notre-Dame que la chose devint officielle et consignée par écrit.
Sous la première image le sceau aux causes de la ville d'Ypres datant de 1372 avec la croix à double traverse matérialisée en jaune . Voila ce que Wikipédia affirme concernant le sceau de la ville d'Ypres : "La double croix est le symbole le plus ancien de la ville d'Ypres et provient surement des armes de la ville avec qui elle entretient des liens très étroit, de Saint-Omer qui l'adopte en même temps après le retour des croisades de Godefroy de Saint-Omer cofondateur de l'ordre du Temple et qui ramène ce symbole des États Latins d'Orient. La plus ancienne utilisation de la croix date d'un sceau de la ville de 1199. Sur le sceau le plus ancien, la croix est entourée de deux aigles, d'une étoile et d'un croissant, ainsi que de deux lions de Flandre."


Sceau aux causes de la ville de Saint-Omer datant de l'an 1209.


Sceau aux causes de la ville d'Ypres datant de l'an 1372. Vous pouvez voir la croix à double traverse posée sur la rivière qui traverse la ville sur le blason en haut à droite de la photo.

Sources :
Récits de quatre participants à la première croisade :
- Foucher de Chartres ( 1059 - 1127 ) ( "Historia Hierosolymitana ou Histoire de Jérusalem, et du Sermon sur la prise de Jérusalem ( Incipit sermo domni Fulcheri de Ierosolimitana civitate quomodo capta est a Latinis ) vers 1127 édités en 1866 dans le Recueil des Historiens des Croisades ( Historiens Occidentaux, tome III ), puis à Heidelberg en 1913 par Heinrich Hagenmeyer - il en existe une traduction française publiée en 1825 par François Guizot. ),
- Raymond d’Aguilers ( XI-XII ème siècle ) ( "Histoire des Francs qui prirent Jérusalem". Chronique de la première croisade, texte traduit et du latin et présenté par François Guizot. ),
- Pierre Tudebode ( XI-XII ème siècle ) ( "Historia de Hierosolymitano itinere", où il relate la grande pérégrination et le Siège d'Antioche. Prêtre poitevin.
- l’anonyme rédacteur des Gesta Francorum ( XI-XII ème siècle ) ( "Gesta Francorum et aliorum Hierosolimitanorum" ( Geste des Francs et des autres peuples lors du pèlerinage à Jérusalem ). C' est un récit anonyme de la première croisade écrit en 1099 et 1101 par un chevalier ayant pris part à la croisade. ). Cette oeuvre comporte dix chapitres, précédés à chaque fois par une action de grâce datée. Dans certains manuscrits, les initiales après ces formules sont écrites en rouge. Ces chapitres correspondent exactement aux sept premiers thèmes de l'Historia de Hierosolymitano itinere de Tudebode. Chacune de ces parties est cohérente et semble avoir été écrite en une seule fois.

Récits d'autres narrateurs qui n’ont pas participé à la première croisade :
- Baudri de Bourgueil ( 1045 - 1130 ), n'a pas participé à la grande pérégrination, n'a jamais mis les pieds dans les états latins d'orient, néanmoins il a narré vers 1122 la première croisade, sous le titre de " Historia Hierosolymitana libri IV ", publiée dans le recueil de Jacques Bongars, son ouvrage repose en partie seulement sur le témoignage de témoins directs ( réputés comme tels ), et pour le reste, sur la légende véhiculée par les croisés de retour dans le royaume Franc.
- Robert le Moine ( 1055 - 1122 ), est un moine chroniqueur de la première croisade. Il ne participa pas à la grande pérégrination, n'a jamais mis les pieds dans les états latins d'orient, il réécrivit les "Gesta Francorum", à la demande de son abbé, qui ne goutait pas le style « rustique » des Gesta.
- Guibert de Nogent ( 1055 - 1125 ), est un moine chroniqueur de la première croisade. Il ne participa pas à la grande pérégrination, n'a jamais mis les pieds dans les états latins d'orient, il écrivit les "Gesta Dei per Francos", son ouvrage repose en partie seulement sur le témoignage de témoins directs ( réputés comme tels ), et pour le reste, sur la légende véhiculée par les croisés de retour dans le royaume Franc, il convient de noter que dans son ouvrage le surnaturel tient une grande place .
- Albert d’Aix ( 1060 - 1150 ), Chancelier de l'église d'Aix-la-Chapelle, rédigea entre 1125 et 1150 une importante chronique sur la première croisade et les États latins d'Orient jusqu’en 1121, intitulée Liber Christianæ expeditionis pro ereptione, emundatione, restitutione sanctæ Hierosolymitanæ ecclesiæ, en douze livres ( les six premiers sur l'expédition elle-même ). Il n'a pas participé à la croisade et ses sources proviennent de comptes-rendus oraux de pèlerins et de croisés revenant de l'expédition.
- Guillaume de Tyr ( 1130 - 1186 ), écrivit un compte rendu du Concile de Latran et une Historia ou "Gesta orientalium principum" traitant de l'histoire de la Terre Sainte de l'époque de Mahomet jusqu'à 1184. Jacques de Vitry utilisa "Gesta orientalium principum" pour écrire son "Historia Orientalis". Notons qu'à ce jour, nous ne possédons aucune trace de ces deux ouvrages.
Son plus grand ouvrage est une "Historia rerum in partibus transmarinis gestarum" en vingt-trois livres, mais cette oeuvre reste inachevée. Il débute avec la conquête de la Syrie par Omar, et offre une large place aux événements de la première croisade. Bien qu'il utilise des sources anciennes connues ( chroniques de Foucher d Chartres ) et d'autres non mentionnées, son travail est considéré comme une œuvre de première main par les historiens modernes. Il a été largement traduit et diffusé en Occident après la mort de Guillaume, le titre français de cette oeuvre est "Histoire d'Outremer".
- Jacques de Vitry ( 1165 - 1240 ), au XIII ème siècle l'Archevéque d'Acre relatera lui aussi les évenements qui se déroulérent au Proche Orient en se basant sur les écrits de Guillaume de Tyr ( éditions Robert Burchard Constantijn Huygens, E.J. Brill 1960, rapports de croisades ).
- Ernoul ( ? - ? ) ( Ecuyer de Balian d'Ibelin ), écrira à la fin du XII ème siècle un ouvrage sur la chute du royaume de Jérusalem en se basant sur des témoignages ( Chronique d'Ernoul et de Bernard le Trésorier, éditée par L. de Mas-Latrie pour la Société de l'histoire de France, Paris, 1871 ).
- Michel le Syrien ( 1126 - 1199 ), Chrétien Syrien relata également à la fin du XII ème siècle l'histoire des Templiers et des Etats Latins en se basant sur les écrits de Guillame de Tyr ( Chronique de Michel le Syrien, traduction française ( tomes 1 à 3 ) et texte syriaque ( tome 4 ) par J-B Chabot, 4 volumes, Pierre Leroux editeur, Paris 1899-1901-1905-1910 ).
- Henri de Curzon ( 1861 - 1942 ), consacrera un de ses ouvrages aux Templiers : "Règle complète du Temple" paru en 1886 ( Librairie Renouard - Librairie de la société de l'histoire de France ).

Impossible de parler de Geoffroy de Saint-Omer sans y associer l’autre co-fondateur de l’Ordre du Temple

Hugues de Payns ou Hugues des Païens, dont personne à ce jour n'a pu fournir la moindre preuve de ses "date et lieu" de naissance, et, qui reste pour les historiens une énigme. Certains le disent né en Ardèche d’autres en Champagne d’autres encore en Bretagne.
Si vous désirez en apprendre un peu plus sur l'histoire de ce "Hugues des Païens" et des légendes qui entourent sa personne cliquez ici :     

Notre Commanderie aurait tendance à croire que ce Hugues des Païens n’est autre que Hugues le Frère de Geoffroy de Saint-Omer, Hugues que tout le monde surnommait «Hugues le paien». Afin de rester factuel, il convient de noter que le premier narrateur de la grande croisade Foucher de Chartres qui y a participé en qualité de chapelain de Baudouin de Boulogne, puis ‘Guillaume de Tyr’ dans le premier tome de son ouvrage ‘Historia rerum in partibus transmarinis gestarum’ ( paru en 1155 ), Raymond d’Aguilers, Pierre Tudebode, l’anonyme rédacteur Italien des Gesta Francorum, Jacques de Vitry, Ernoul, Michel le Syrien ont tous mentionné que le second fondateur du Temple s'appelait « Hugues des païens » . Si donc il est admis que Geoffroy de Saint-Omer fut le co-fondateur de l’Ordre du Temple il se peut fort bien que Hugues des Païens, l’autre co-fondateur de l’Ordre ne soit en réalité que le frère de Geoffroy de Saint-Omer !
Les écrivains spécialisés dans le Templarisme ont décidé dès 1804 de rebaptiser Hugues des Païens pour l'appeler Hugues de Payns et ce sans apporter le moindre justificatif à leur démarche hasardeuse !

Depuis que l’Ordre existe, le sceau templier montre deux cavaliers ( peut-être Hugues des Païens et Geoffroy de Saint-Omer ) chevauchant sur le même cheval.

Ce sceau serait apparut peut-être vers l’an 1124, quoiqu’il en soit, il est attesté officiellement en 1156 car le maitre Bertrand de Blanquefort le fait sien. Il existe une multitude d’interprétations différentes à propos de la symbolique de ce sceau. Par exemple, une légende contemporaine avance que ce symbole représente la pauvreté de l'ordre à son origine, et que les templiers devaient partager un cheval pour deux hommes !! Cette hypothèse est peu vraisemblable car les articles 33 & 34 de la règle de l'Ordre sont précis, ils définissent que le Templier doit avoir au moins 1 cheval et 1 écuyer, la règle préconise d’ailleurs qu’il est préférable que le Templier possède trois chevaux. Cette règle est donc en contradiction avec l'emblème des Templiers ( représentant 2 cavaliers sur un même cheval ! ), cet emblème est pour l'époque peu banal, incongru, voire invraisemblable car contraire à la règle mais surtout contraire aux convenances de l'époque. Nous avons une autre explication concernant le symbolisme de ce sceau .

Nous pensons que Hugues des Païens n’est pas cet homme venu de Champagne dont le nom fut très tardivement traduit par « Hugues de Payns », et pour lequel personne n’a jamais pu produire la moindre preuve de sa naissance en Champagne.

Nous pensons que Hugues des Païens ( cité tel quel par tous les narrateurs de la grande croisade ) était le frère de Geoffroy de Saint-Omer que tout le monde appelait « Hugues le Païen ». Et dans ces conditions toutes les hypothèses émises depuis des siècles pour expliciter le symbolisme de ce sceau deviennent caduques. Si nous avons raison, l'explication toute simple de la symbolique de ce sceau, serait que cet emblème fut adopté en l'honneur des deux fondateurs de l'Ordre Hugues le Païen de Saint-Omer et Geoffroy de Saint-Omer son frère, et comme ces deux chevaliers étaient frères de sang , la moralité n’en souffrait pas. Pour accepter une telle explication il faudrait remettre en question la légende d’Hugues de Payns originaire de Troyes, au risque de produire un séisme historico-culturel dans la société Française !
Ce n’est pas pour demain .

Notre Commanderie a entamé des recherches concernant la biographie d’Hugues des Païens, notre cellule de recherche continuera ses travaux à Saint-Omer à Arras et à Paris afin de trouver la véritable identité d’Hugues des Païens si cela est encore possible.

Et pour conclure, si de nos jours en Champagne Hugues des Païens est mis à l’honneur, il n’en est pas de même dans l’Audomarois concernant Geoffroy de Saint-Omer. Dans l’Audomarois, tout ce qui relève des Seigneurs de Saint-Omer ou des Templiers est soigneusement occulté.


armoiries de Saint-Omer et Ypres