Les neuf Croisades Chrétiennes au proche orient

es expéditions militaires entreprises du XI ème au XIII ème siècle par les chrétiens d'Occident à l'instigation de la papauté, ayant pour but la délivrance des Lieux saints occupés par les musulmans. Au sens strict sont qualifiés de croisades les pèlerinages en armes (de fait, des campagnes militaires) organisés par l'Église afin de délivrer le tombeau du Christ à Jérusalem. Le climat de vénération pour la Terre sainte, « occupée » par les musulmans, favorise les projets de l'Église. Celle-ci, après avoir sanctifié la guerre contre l'infidèle, stimulé et soutenu la reconquête chrétienne dans la péninsule Ibérique sur les Maures (la Reconquista), qui s'intensifie après la chute du califat de Cordoue (1031), décide de porter l'offensive en Orient.
Première croisade (1096-1099) | ICI | Deuxième croisade (1146-1149) | ICI |
Troisième croisade (1189-1192) | ICI |
Quatrième croisade (1202-1204) | ICI |
Croisade contre les Cathares (1208-1244) | ICI |
Croisade des Enfants (1212) | ICI |
Cinquième croisade (1217-1221) | ICI |
Sixième croisade (1228-1229) | ICI |
Septième croisade (1248-1254) | ICI |
Croisade des Pastoureaux (1251) | ICI |
Huitième croisade (1270) | ICI |
Neuvième croisade (1272) | ICI |
Etymologie du terme "Croisades"
Le terme « Croisades » apparaît très ponctuellement à la fin du XIII ème siècle en latin médiéval. Les textes médiévaux font le plus souvent référence à « voyage à Jérusalem » pour désigner les Croisades, ou encore de peregrinatio, « pèlerinage ». Sont aussi employés les termes de auxilium terre sancte, « aide à la Terre sainte », expeditio, transitio ainsi que « passage général » (expéditions d'armées nationales), « passage régulier » et « passage particulier », ces passages étant des incursions ponctuelles et non des « guerres saintes » pour désigner les Croisades. Le terme de Croisades n'apparaît que tardivement en Français, voici ce que mentionne le dictionnaire "le Trésor de la langue française informatisé" (TLFi) qui fait remonter l'expression « soi cruisier » (se croiser) à la Vie de St Thomas le martyr de Guernes de Pont-Sainte-Maxence datée de 1174, et le terme de « Croisade » aux Chroniques de Chastellain datées de 1475, notant qu'il s'agit d'un substitut de termes proches tels que « croisement », « croiserie » ou « croisière » qui sont plus anciens, sans qu'on puisse les signaler avant la fin du XII ème siècle. le Dictionnaire historique de la langue française note une première apparition du mot vers 1460 et note également qu'il dérive de « croisement », que l'on rencontre avant la fin du XII ème siècle. Pourtant, l'ancien français « croiserie » apparaît dans la chronique de Robert-de-Clari durant la quatrième Croisade (1204), tandis que l'on trouve l'espagnol cruzada dans une charte en Navarre de 1212. En réalité, tous ces termes sont des substantifs de l'adjectif crucesignatus, croisé (littéralement, marqué par la croix) qui, lui, apparaît dans la chronique d'Albert d'Aix (sans doute écrite, pour sa première partie, dès 1106) ou du verbe crucesignare, prendre la croix, qui est fréquent au XII ème siècle. Il est donc évident que ce que nous appelons « première Croisade » n'était pas appelée ainsi par ses contemporains. Du point de vue Musulman, les Croisades ne sont d'ailleurs pas perçues comme une nouveauté, mais comme la continuation de la lutte contre l'Empire romain d'Orient, qui durait depuis plusieurs siècles. Pourtant, il est aussi évident que les contemporains ont eu très tôt conscience que la Croisade n'était plus un simple pèlerinage armé ni une opération militaire comme les autres mais bien une réalité différente, alliant les caractéristiques du pèlerinage à Jérusalem aux impératifs d'une guerre contre les musulmans pour la défense de la chrétienté.
Pour comprendre l'origine des Croisades
- De l'an 71 à l'an 335 après J.C, Jérusalem fut une ville ouverte
Elle est peuplée en majorité de Juifs et de Chrétiens qui acceptent la domination de Rome.
La population paiera un lourd tribut à Rome qui en contre partie les laissera commercer et pratiquer leurs religions, en les défendant des envahisseurs.
En l'an 71 les Juifs n'ont plus le droit de résider à Jérusalem, mais malgré cet interdit une communauté juive se réinstalle dans la ville .
Vers 130, l'empereur Hadrien décide de faire rebâtir la ville, sans doute pour lui rendre sa splendeur passée et pour promouvoir les élites juives hellénisées qui habitent encore la ville.
Des Temples sont édifiés sur les sites qui seront identifiés comme ceux du Saint-Sépulcre et de la Nativité à Bethléem.
Deux proches du patriarche Juda Hanassi, qui entretient de bonnes relations avec les Sévères, figurent parmi les dirigeants de la communauté juive de Jérusalem.
Le nom « Palestine », originellement celui de la zone côtière, l’ancien pays des Philistins, ne fut donné à une partie de la Judée sous l’empereur Hadrien qu’en 135, lorsque l’empire romain voulut punir les juifs de leurs révoltes.
Le délitement de l'empire Romain, coincidera avec la montée en puissance du Christianisme. Au IV ème siècle la mère de Constantin, Hélène, visite Jérusalem de 325 à 327, et y identifie les lieux saints.
En 324, Constantin restitue son nom à la ville Jérusalem. Le 13 septembre 335, selon la liturgie de Jérusalem, est célébrée la dédicace de la basilique du Saint-Sépulcre.
- De l'an 335 à l'an 614 après J.C, Jérusalem fut une ville Chrétienne
En 451, le patriarcat de Jérusalem est créé. La ville Ήὰγία πόλις Ίερουσα[λήμ] (Hagiapolis Ierusalem, Cité Sainte) ou Hierusalem, est représentée sur plusieurs mosaïques chrétiennes du V ème au VIII ème siècle, en particulier sur la Carte de Madaba (560-565). Lorsque Jérusalem devient une ville Chrétienne, le site même du Temple est un immense champs de ruines. C'est sur ce site dévasté que les Chrétiens contruisent avec l'accord de Justinien, entre 531 et 543, au bord de l'esplanade à l'emplacement exact de l'ancien palais du Roi Salomon, une église appelée "Sainte-Marie-la-Neuve", commémorant la Présentation de Jésus au Temple , selon les chroniqueurs (Antoine de Plaisance, Cyrille de Scythopolis, Grégoire de Tours) cette église est détruite par les Perses lors du siège de Jérusalem en 614.
- De l'an 638 à l'an 1099 après J.C, Jérusalem fut une ville Musulmane
Les Perses de religion 'mazdéiste' occuperont Jérusalem de 614 à 638, mais se montreront incapable d'endiguer le raz de marée Musulman en 638. Devenus maîtres de Jérusalem en 638, les musulmans bâtissent à l'emplacement du Temple de Salomon la Coupole du Rocher (Qubbat As Sakhra) entre 688 et 692. D’après la tradition Musulmane, durant son voyage nocturne, Mahomet se serait élevé vers les cieux depuis le rocher que recouvre ce monument. En 692 les Musulmans détruisent l'église "Sainte-Marie-la-Neuve" . En 693 les Musulmans entreprennent la construction de la mosquée al-aqsa à l'emplacement de cette église , mosquée inaugurée en 705. En 1073 Les Turcs Seldjoukides contrôlent la ville, après leur victoire sur les Fatimides. Les Seldjoukides refuseront pendant les deux décennies suivantes, contrairement à leurs prédécesseurs, le passage des pèlerins chrétiens à Jérusalem, c'est ce qui déclenchera la première croisade, décidée par le pape Urbain II en 1095. Alors que les croisés progressent vers Jérusalem, les Fatimides parviendront à reprendre la ville en 1098 .
- De l'an 1099 à l'an 1187 après J.C, Jérusalem fut une ville Chrétienne
Après la prise de Jérusalem par les croisés en 1099, le
dôme du rocher
est transformé en église Chrétienne.
Il est alors surmonté d'une croix, orné à l'intérieur d'images pieuses mais on y laisse les inscriptions arabes (et alors indéchiffrables) qui niaient la divinité de Jésus.
C'est aussi à cette époque qu'est reconnu le chemin qu'aurait suivi Jésus pour monter au Calvaire, c'est-à-dire la Via Dolorosa.
Le palais et les bâtiments royaux sont établis autour de la Tour de David et de l’actuel quartier arménien.
Devenu le Templum Domini ou temple du Seigneur, il est confié aux chanoines (des prêtres vivant en communauté) du Saint Sépulcre .
La ville devient la capitale du Royaume latin de Jérusalem aussi appelé royaume franc de Jérusalem et Godefroy de Bouillon prend le titre d’avoué du Saint-Sépulcre.
Les Musulmans et les Juifs sont interdits d'établissement à Jérusalem tant que dure la domination des Croisés sur la ville .
Les Francs agrandissent et transforment considérablement le Saint-Sépulcre.
Les fondations de La mosquée Al-aqsa et du dôme du rocher, redevenus des lieux de culte Chrétien, sont méthodiquement fouillés de l'an 1106 à l'an 1116 par Geoffroy de Saint-Omer et ses hommes qui créeront également la milice des pauvres chevaliers du christ.
Ces chevaliers habitent alors dans les écuries du roi Salomon à coté de la mosquée Al-aqsa,
tandis que le roi Baudouin
habite dans la mosquée Al-aqsa (à l'emplacement du palais du roi Salomon rasé par les Romains, puis rebati en église "Sainte-Marie-la-Neuve" par les chrétiens, puis rasée par les Musulmans qui construisirent en lieu et place la mosquée Al-aqsa)
Lors de ces fouilles, ces derniers découvrent des écrits concernant la vie de Jésus, de nature à les déstabiliser, mais Saint Bernard reprend les choses en main et missionne Etienne Harding pour traduire ces parchemins et
en agréger certaines parties au nouveau testament 'revu et corrigé'.
Il ne fait guère de doute non plus que des objets de la plus haute importance y furent découverts, objets cachés par les prêtres qui exerçaient dans le Temple .
l'origine du nom « Templiers » ne fait donc pas référence au lieu qu'ils occupent dès 1106, mais à l'emplacement où se dressaient les deux Temples des hébreux, puis le Templum Domini (dome du rocher transformé en lieu de culte Chrétien) considéré comme leur siège symbolique.
Pour preuve, cet édifice figurait au verso du sceau des grands maîtres de l’Ordre du Temple.
Jérusalem étant dépeuplée après les massacres ou l'exil des musulmans et des juifs, le roi de Jérusalem fait appel vers 1115 à des colons syriens chrétiens pour la repeupler et en assurer la défense.
Les pélerinages donnent une nouvelle prospérité à Jérusalem au milieu du XII ème siècle et justifient la construction et l'agrandissement de plusieurs hôpitaux dont celui de l'ordre des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
En 1177, à l'occasion d'un effondrement des murailles, sont entrepris d'importants travaux de refortification.
En 1187, après l'attaque de Renaud de Châtillon malgré une trêve conclue entre Saladin et le royaume de Jérusalem, Saladin attaque les croisés, capture Châtillon lors de la bataille de Hattin (4 juillet 1187) et le fait décapiter.
Lors de cette bataille il fait également prisonnier le roi Guy de Lusignan, met le
siège devant Jérusalem le 20 septembre 1187
et enfin s'empare de la ville le 2 octobre 1187. Il reprend rapidement toutes les cités croisées, à l'exception de Tyr .
- De l'an 1187 à l'an 1917 après J.C, Jérusalem fut une ville Musulmane
- Une période instable : du règne de Saladin au contrôle de Jérusalem par les Mamelouks (1187 - 1261).
- Le règne des Mamelouks (1261 - 1516).
- Période ottomane (1516 - 1917). Le statut des résidents du territoire aujourd’hui appelé Palestine, (inclus dans l’Empire ottoman à partir de 1516) durant la période comprise
entre le début de l’occupation anglaise le 9 décembre 1917 et la mise en application de l’Ordonnance sur la citoyenneté palestinienne le 1er août 1925, en matière de droit international est le suivant :
sous la domination turque, conformément à la Loi sur la nationalité ottomane du 19 janvier 1869, les habitants de la Palestine étaient citoyens ottomans.
À l’époque, légalement parlant, il n’existait ni Palestine, ni nationalité palestinienne, ni Palestinien, pas plus qu’existait Israël, nationalité israélienne ou Israéliens.
- De l'an 1917 à l'an 1948 après J.C, Jérusalem sous protectorat Anglais
Après la bataille de Jérusalem (novembre-décembre 1917) où les deux camps choisissent d'opérer à l'écart de la ville par égard pour les lieux saints, le général britannique Edmund Allenby entre solennellement à pied dans Jérusalem le 11 décembre 1917. Il est flanqué de près par le haut commissaire français pour la Palestine Georges Picot. Il lit une proclamation en anglais garantissant tolérance religieuse et protection dans tous les Lieux saints. Cette proclamation est ensuite lue en français, italien, hébreu, arabe, grec, russe et arménien, ce qui constituait la première utilisation officielle de l'hébreu en Terre d'Israël depuis la chute du Second Temple. La ville reste sous mandat britannique jusqu'en 1948, dans un climat d'instabilité (attentats terroristes, violences). À partir de 1918, des quartiers juifs voient le jour à l'ouest et au sud de la vieille ville, et le nombre des réfugiés juifs d'Europe centrale augmente. Cette implantation juive accrue provoque des réactions arabes, qui éclatent à Jérusalem en 1920 et 1928. Le haut-commissaire britannique Herbert Samuel freine l'immigration juive. En 1933, avec la montée du nazisme, les Britanniques commencent à s'orienter vers un partage du pays, Jérusalem devant se trouver sur la ligne frontière, à titre de ville ouverte. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le Royaume-Uni désire limiter l'entrée en Palestine des nombreux rescapés juifs des camps hitlériens, d'autant que les revendications arabes deviennent de plus en plus vives. L'opposition au gouvernement britannique monte donc rapidement, tant côté juif qu'arabe. Le 22 juillet 1946, l'Irgoun, organisation juive clandestine, fait sauter une aile de l'hôtel King David, siège de l'administration britannique. Des combats à Jérusalem entre Juifs et Arabes commencent dès novembre 1947.
- De l'an 1948 à l'an 2018 après J.C, Jérusalem devient une ville partitionnée
Dans l'après-midi du 14 mai 1948, David Ben Gourion proclame l'indépendance de l'État d'Israël. Le 15 mai 1948, les Britanniques quittent la région, laissant Juifs et Arabes se déchirer pour la possession de la ville. Le 27 mai, la Légion arabe contraint les Israéliens à évacuer la Vieille Ville. Le 6 juin, les Israéliens parviennent à relier la ville au reste du pays. En juillet, l'aviation arabe bombarde la ville. Le 7 janvier 1949, le Conseil de sécurité des Nations unies impose la fin des combats. Les combats ont eu lieu dans la Vieille Ville finalement abandonnée par les Israéliens et à la périphérie de la ville (Massacre du convoi pour l'hôpital du mont Scopus, « Route de Béthanie »). À partir de novembre 1948 et l'établissement de la ligne cessez-le-feu matérialisée par un no man's land, la ville se retrouve partagée entre une partie occidentale contrôlée par Israël et une partie orientale (qui inclut toute la vieille ville) contrôlée par la Jordanie. La circulation entre les deux parties est impossible. Seuls le personnel de l'ONU et les touristes étrangers peuvent passer le check-point de la porte de Mandelbaum. La plupart des lieux saints, ainsi que le quartier juif de la vieille ville (vidé de ses habitants), se trouvent alors sous contrôle jordanien. Toutes les synagogues et de nombreuses églises de la vieille ville sont saccagées, ainsi que le cimetière du Mont des Oliviers (dont les pierres tombales sont utilisées pour construire des latrines). Alors que la Jérusalem arabe est délaissée par les autorités politiques, la Jérusalem israélienne bénéficie d'importants investissements : elle est proclamée capitale de l'État d'Israël — pour la première fois depuis près de deux mille ans à l’exception de la période croisée, la ville sainte redevient une capitale politique — et la Knesset et la plupart des ministères s'y installent. La population de la Jérusalem israélienne passe de 90 000 à 190 000 entre 1949 à 1967. Le quartier du gouvernement est bâti dans les années 1950 et 1960 et le musée d'Israël avec les prestigieux manuscrits de la mer Morte est inauguré en 1965. L'université hébraïque de Jérusalem rouvre à Givat Ram en 1953 et le nouvel hôpital Hadassah emménage à Ein Kerem en 1961. Un fossé politique, démographique, économique et culturel sépare les deux parties de la ville à la veille de la guerre des six jours. Le 5 juin 1967, après l'attaque préventive israélienne qui a détruit au sol l'aviation égyptienne, le roi Hussein de Jordanie ordonne à son artillerie d'ouvrir le feu sur les positions israéliennes de Jérusalem et l'infanterie jordanienne pénètre dans le no man's land où elle s'empare du quartier général de l'ONU. Le 6 juin, l'armée israélienne entame un mouvement tournant autour de la Vieille Ville et fait la jonction avec l'enclave du Mont Scopus. Le 7 juin à une heure du matin, heure de Jérusalem, le Conseil de sécurité vote une demande de cessez-le-feu immédiat mais les troupes de Uzi Narkiss occupent rapidement et sans combat la Vieille Ville et atteignent le mur des lamentations. Le 11 juin commence, après l'évacuation du quartier des Maghrébins, le dégagement de l'esplanade du Kotel. Le 14 juin, 250 000 Israéliens y célèbrent Chavouot (la Pentecôte juive). Le 28 juin, la municipalité arabe est dissoute mais ce n'est que le 30 juillet 1980 que la ville est formellement entièrement unifiée et devient la capitale d'Israël, alors que l'Assemblée générale des Nations unies avait voté dès le 4 juillet 1967 une résolution déclarant l'annexion de Jérusalem nulle et non avenue. À la suite de la guerre des Six Jours, Israël contrôle l'ensemble de Jérusalem. Les juifs retrouvent leurs lieux saints à l'exception du Mont du Temple où il leur est interdit de prier, sans que pour autant Chrétiens ni Musulmans ne voient l'accès à leurs lieux saints contesté l'accès à l'Esplanade des Mosquées est parfois rendu plus difficile aux musulmans, dans les moments de tension. Israël prend d'ailleurs à sa charge la restauration de nombreux lieux de culte, réduits à un état de délabrement sous l'occupation jordanienne. Israël proclame Jérusalem « capitale éternelle et indivisible de l'État d'Israël » et annexe en 1982, puis en 1993, des territoires supplémentaires dans les limites de l'État d'Israël et de la municipalité de Jérusalem. Le Conseil de sécurité de l'ONU, dans ses résolutions 476 et 478, déclare que la loi israélienne établissant Jérusalem capitale « éternelle et indivisible » est nulle et non avenue, et constitue une violation du droit international. La résolution invite les États membres à retirer leur mission diplomatique de la ville, et jusqu'en 2017 aucune ambassade n'est installée à Jérusalem. En 2018 les USA transfèrent leur ambassade à Jérusalem, d'autres pays lui emboitent le pas .
Vous connaissez à présent un peu mieux l'histoire de Jérusalem.
Je vous ai épargné ci dessus la période antérieure à l'an 71 de notre ère,
ainsi que les rapports conflictuels qu'Israel entretient avec ses voisins depuis 1949.
Revenons donc à notre sujet "les croisades", vous devez savoir que de l'an 600 à l'an 1000 les pélerinages Chrétiens en Terre Sainte se sont succédés même s'ils étaient très risqués, ce risque faisait partie du tribut à payer pour le salut de l'âme du pélerin. A partir de l'an 1000 et avec le regain religieux succité par le passage à un autre millénaire, les pélerins se firent plus nombreux et mieux organisés en matière de défense armée de leurs cortèges. Il y eut donc de nombreuses petites Croisades avant celle de 1096, ou plus exactement de nombreux pélerinages armés. Tous ces pélerinages étaient encadrés par des armées de soldats afin d'éviter les pillages perpétrés par les populations des territoires traversés. De l'an 600 à l'an 1073 le pélerinage achevé, le pélerin Chrétien revenait toujours dans son pays d'origine, et aucun ne s'installa au Proche Orient. Tout changera en 1073 quand les Turcs interdiront les pélerinages en Terre Sainte, et c'est cette interdiction qui générera la première Croisade. De l'année 1073 à l'année 1095 les Papes Grégoire VII, Victor III, Urbain II sillonneront les royautés européennes afin de sensibiliser les Rois au danger que représentait le monde Musulman pour les Chrétiens d'Orient et d'Occident. 20 longues années à précher dans le désert tant il est vrai que les souverains européens étaient plus occupés à gérer le quotidien qu'à se projeter vers l'avenir, les seigneurs occidentaux passant le plus clair de leur temps à guerroyer entre eux pour agrandir leus territoires ! C'est ainsi que pendant 20 ans, tous ces Rois se hatèrent lentement, très lentement, pour organiser la riposte qui permettrait aux Chrétiens de retourner à Jérusalem et aussi qui soulagerait les Chrétiens d'Orient de la menace Musulmane ! Le troisième Pape Urbain II tirera les enseignements de ses malheureux prédécesseurs, il mettra en place la réforme de l'église dans le but de la rendre plus accessible aux pauvres et moins pompeuse, en un mot il fit ce que tout le monde attendait depuis longtemps. Cette réforme fut achevée au concile de Clermont le 27 novembre 1095 .
Ce Pape rusé en fit un résumé habile lors du discours de clôture prononcé par ses soins sur le parvis de la cathédrale. en fin de discours, et pour conclure sur la réforme, il évoqua l'interdiction faite aux Chrétiens par les Musulmans d'accéder aux lieux Saints depuis plus de vingt années, il exhorta les seigneurs à arrêter leurs querelles stériles, il les supplia de mettre leur énergie au service de Dieu en prenant les armes pour délivrer Jérusalem ! La population acclama ce discours, et, les seigneurs ne purent faire autrement que d'emboiter le pas au peuple ! C'est au cri de "Dieu le veut" que naquit cette rébellion contre les Musulmans, il ne restait plus qu'à trouver un organisateur à la hauteur de ce projet ! L'organisateur arrivera par miracle, et ménera à bien cette croisade, cet homme providentiel s'appelle Godefroy de Boulogne "dit de Bouillon" et contrairement à la légende qui le voudrait natif de Baisy en Belgique, il est né dans le chateau du comte de Boulogne à Boulogne sur mer .
Si vous désirez savoir pourquoi les Belges ont fabriqué cette légende " Godefroy de Bouillon né en Belgique"
Révélations au sujet de la 1ère croisade !
Godefroy IV de Basse Lotharingie, naquit en 1057 à Boulogne sur mer. Il est le deuxième fils d’un riche seigneur flamand "Eustache II -Aux Grenons- comte de Boulogne" et d’une wallonne Ida de Lotharingie (Lorraine), héritière de Bouillon (Ardennes, Belgique), et des ducs de Basse-Lotharingie .
Godefroy de Bouillon
est un descendant de Charlemagne, et, comme son illustre ancêtre, un personnage extraordinaire. Il appartient à un clan de ducs, comtes et évêques, groupe aristocratique qui gouverne la Lotharingie depuis l'an 950. Comme il ne pouvait hériter des terres et titres de son père car deuxième fils, sa mère confia son éducation de chevalier à son oncle Godefroy III le Bossu à Bouillon (Belgique). À la mort de ce dernier (qui n'avait pas d'héritier), Godefroy hérite de ses titres d'ou son surnom "Godefroy de Bouillon". Toutefois, si l'empereur germanique lui concède le marquisat d’Anvers (1076), il lui interdit en sa qualité de roi de Germanie, le titre de duc de Basse-Lotharingie comme le souhaitait son oncle dans son testament. Godefroy se range néanmoins fidèlement au côté d'Henri IV dans la lutte d'investiture qui oppose l'empereur germanique et le pape Grégoire VII, et entre dans Rome les armes à la main. Pour le récompenser de ses fidèles et loyaux services, l'empereur germanique lui accorde finalement le titre de Duc de Basse-Lotharingie en 1087. Il règne désormais sur le duché de Brabant, le comté de Hainaut, le duché de Limbourg, le comté de Namur, le duché de Luxembourg et une partie du comté de Flandre.
Sans Godefroy de Bouillon, il y a fort à parier que la première Croisade n'aurait jamais démarré en 1096, car les seigneurs ne se hâtaient pas particulièrement pour prendre les dispositions visant à délivrer les lieux Saints et libérer les Chrétiens d'Orient. C'est donc cette maladie dont Godefroy de Bouillon faillit mourir, mais dont il réchapa par miracle qui fut le point de départ de la première grande Croisade. Tous les seigneurs d'Angleterre, du nord de la France et de Basse-Lotharingie furent contraints de suivre Godefroy de Bouillon dans son entreprise hasardeuse. En 1096 les pélerins repartiront en pélerinage vers Jérusalem et seront accompagnés par des hommes armés décidés à reprendre les lieux Saints, l'ampleur de cette coalition sera telle que tous les historiens s'accordent pour qualifier cet événement de première Croisade.
Généralités concernant l'organisation des croisades
Les croisades étaient des entreprises lourdes à préparer et à gérer, leurs succès dépendaient souvent de la présence en nombre de personnels qualifiés sur le champ de bataille.
Les guerriers : les chevaliers, la cavalerie lourde (troupes de première ligne) et le personnel de soutien comme les archers, les fantassins et les ingénieurs de siège.
L'intendance : les prêtres alphabétisés et capables d'exécuter des rituels religieux ainsi que des tâches administratives, des marchands qui contrôlaient les fournitures, des chirurgiens et des membres du personnel de maison de chaque seigneur croisé.
Dans les croisades ultérieures, les marins auront un rôle crucial, car les voyages en Terre Sainte ne seront plus terrestres mais maritimes. Cependant, les chevaliers resteront toujours les moteurs des armées croisées qu'ils organiseront et commanderont. Pour un Seigneur, un noble, un marchand, un praticien médical, un membre des corporations de batisseurs, un boucher, un boulanger, un vilain ou un serf, participer à une croisade relevait d'un comportement chevaleresque. La décision de partir en croisade était dictée par la structure féodale mais aussi par le climat social de la région. Si un roi «prenait la croix», ses vassaux étaient obligés de le rejoindre par loyauté, ainsi que par preuve de dévotion religieuse.
Chez les nobles, les liens de parenté motivaient également la participation à une croisade. Il était courant que les fils accompagnent leurs pères, des frères accompagnent leurs oncles. La décision de prendre ou non la croix était prise collectivement, les membres de la famille restés sur place étaient chargés provisoirement de l'entretien et de l'administration des fiefs en l'absence du Seigneur croisé.
Dans le clergé, pour chacun de ses membres, la décision de se croiser relevait du diocèse. Pour un évéque ou un archevéque la décision relevait du Pape.
Chez les roturiers ( guerriers, ingénieurs, praticiens, bouchers, boulangers etc ) la décision de se croiser leur appartenait, et si l'aspect religieux entrait en ligne de compte, l'aspiration à une meilleure qualité de vie dans les territoires qui seraient conquis y était également présente.
Chez les Serfs la décision de se croiser n'appartenait plus à leur Seigneur car le Pape avait annoncé en Novembre 1095, lors de son discours de clôture du concile de Clermont, que tout Serf qui partirait en croisade deviendrait un homme libre. Dès lors, ce sont des dizaines de milliers d'hommes et de femmes qui attendaient fébrilement de pouvoir partir vers Jérusalem !
Liste des grandes Croisades au Proche Orient
La grande pérégrination, encore appelée Première Croisade, organisée et dirigée par Godefroy de Bouillon.
Lassés des tergiversations des seigneurs pour organiser la reconquéte des lieux Saints, et encouragés par les déclarations du Pape en Novembre 1095, les pauvres décident de partir seuls pour Jérusalem. Inconscients des dangers qui guettent cette croisade mal préparée, ils partent persuadés que leur foi suffira à vaincre les Musulmans .
Le 08 mars 1096 Départ d’une « armée de pèlerins » d'avant garde de 15 000 hommes conduite par 'Pierre l’Ermite' et 'Gautier sans avoir'.

Le 12 avril 1096 Pierre l’Ermite arrive à Cologne.
Le 20 mai 1096 Massacre des Juifs à Mayence par l’avant garde de pèlerins.
Le 06 juillet 1096 Concile de Nîmes encourageant le comte de Toulouse à prendre la tête d’une expédition pour rejoindre Godefroy de Bouillon à Constantinople.
Le 06 juillet 1096 Prise et massacre de Sembin (Hongrie) par l’avant garde de pèlerins conduite par Pierre l’Ermite.
Le 06 juillet 1096 Prise et pillage de Belgrade par l’avant garde de pèlerins conduite par Pierre l’Ermite. Quelques jours plus tard, une armée de Serfs descendue du nord rejoint celle de Pierre l'Ermite.
Le 01 août 1096 Pierre l’Ermite et l’avant garde de pèlerins arrivent à Constantinople.
Le 02-06 août Pillages des alentours de Constantinople par l’armée de pèlerins qui compte à présent 25 000 hommes et qui est conduite par Pierre l’Ermite.
Le 07 août 1096 L'Empereur Alexis 1er prend peur devant cette armèe de gueux, et, pour se débarrasser de ce cadeau fort encombrant à gérer, suggère perfidement à Pierre l’Ermite de traverser le Bosphore afin que son armèe puisse tranquillement attendre la grande armèe de Godefroy. Alexis 1er savait fort bien que les pélerins n'attendraient pas, et cette fourberie fonctionna à merveille.
Le 10 août 1096 L’avant garde « populaire » qui compte désormais 25 000 hommes se dirige vers Nicée. Elle remportera quelques victoires faciles mais sera anéantie fin Octobre 1096 par les Turcs près de Nicée. 4 000 survivants se barricaderont dans la forteresse de Civitot. Ils seront rappatriés par la marine Byzantine et ramenés à Constantinople pour y attendre la véritable armée de Godefroy de Bouillon.
Le 15 août 1096 à Boulogne sur Mer, départ des armées de Godefroy de Bouillon pour la première Croisade. Cette Croisade regroupe 5 armées :
La 1 ère armée, dirigée par Godefroy de Bouillon qui comprend une partie de l'armée Anglaise (croix blanche), l'armée Flamande de Basse Lotharingie et l'armée de Haute Lotharingie (croix verte), l'armée Française (croix rouge), une petite armée du Saint Empire Germanique (croix noire). En Mai 1097 les Croisés seront plus de 300 000 à Constantinople.
La 2 ème armée, des Français du centre dirigée par Hugues de Vermandois, frère du roi de France Philippe 1er (le roi ne peut y participer car il a été excommunié) quitte Paris le 20 Aout 1096.
La 3 ème armée, des Français de l'Ouest sous la direction de Robert Courteheuse part peu après en septembre, il est accompagné de son oncle Odon, de ses beaux frères Alain Fergent comte de Bretagne et Etienne, comte de Blois et de Chartres (chroniqueur Foulcher de Chartres), et des comtes voisins comme Robert de Flandre, quitte Rouen le 22 Aout 1096. Il convient de noter qu'une autre partie de l'armée Anglaise accompagne Robert Courteheuse.
La 4 ème armée, des Français du Midi sous les ordres du comte de Toulouse, Raymond IV de St Gilles, accompagné par le légat du Pape quitte Toulouse le 17 Septembre 1096.
La 5 ème armée quitte Palerme début Octobre 1096 sous le commandement du prince normand Bohémond de Tarente (les croisés de cette armée portent une croix jaune).
Ces 5 armées seront sous les ordres de Godefroy de Bouillon au départ de Constantinople le 1er Mai 1097.
Le 15 Septembre 1096 Les armées de Godefroy de Bouillon pillent Selymbria, ville de Thrace située sur la rive nord de la mer de Marmara, à l'ouest de Constantinople, point stratégique important à la fin de la Via Egnatia .
Le 29 septembre 1096 Défaite des survivants de l’avant garde de pèlerins près de Civitot. Civitot est un campement militaire, situé à moins d’une journée de marche de Nicée, alors aux mains du sultan seldjûqide de Rum Kilij Arslan. Sensible aux conseils du basileus Alexis Ier, Pierre l'Ermite tente de convaincre les Croisés d'attendre les barons, mais il perd le contrôle de la foule qui, croyant que la foi seule suffit à remporter à la victoire, s'attaque aux territoires turcs tout proches. Ils seront presque tous massacrés.
Le 10 Octobre 1096 Les armées de Bohémond de Tarente (ou de Hauteville) quittent Bari (Italie) pour rejoindre les armées de la première Croisade à Constantinople.
Le 25 octobre 1096 Rencontre à Lucques entre Robert de Normandie, Robert de Flandre et Urbain II.
Le 23 décembre 1096 Arrivée de Godefroy de Bouillon à la tête des armées croisées à Constantinople.
Le 18 février 1097 Victoire de Bohémond (Normand) contre les impériaux et Byzantins à Vardar.
Le 01 avril 1097 Arrivée de Bohémond et ses armées à Constantinople.
Le 05 avril 1097 Arrivée de Robert de Flandre et Étienne de Blois à Brindisi.
Le 12 avril 1097 Prise de Roussa (Byzantine) par Raymond de Saint-Gilles.
Le 21 avril 1097 Arrivée de Raymond de Saint-Gilles à Constantinople.
Le 26 avril 1097 Arrivée de Robert de Normandie à Constantinople, ce qui porte le nombre des Croisés à plus de 300 000 hommes.
Le 30 avril 1097 Les barons prêtent serment à l'empereur Bizantin Alexis Ier.
Le 1er mai 1097 Les Croisés traversent le Bosphore, il faudra 3 jours et 3 nuits pour mener l'entreprise à son terme.

Le 06 mai 1097 Arrivée des premiers Croisés devant Nicée.
Le 10 Mai 1097 Prise de Tyr par les Fatimides.
Le 26 mai 1097 Les Croisés assiègent Nicée.
Le 19 juin 1097 Victoire des armées croisées sur l’armée de secours turque envoyée à Nicée. Pendant une semaine Godefroy soucieux d'économiser ses forces se contente de faire le blocus de la ville, il ne sait pas que dans son dos Alexis 1er négocie la reddition avec les Musulmans qui occupent Nicée. Dans la nuit du 25 au 26 juin les Byzantins entrent très discrétement dans la ville et scellent l'accord de la reddition.
Le 26 juin 1097 Au petit matin alors que Godefroy va donner le signal de l'assaut final il constate que le drapeau d'Alexis 1er flotte sur les remparts de la ville. Ce sont les Byzantins qui lui ouvrent les portes de la ville et les croisés sont furieux d'avoir été roulés dans la farine à ce point par Alexis 1er, l'accord prévoit que les Musulmans sont autorisés à fuir. Les chefs croisés sont furieux contre ce fourbe d'Alexis 1er mais ce dernier leur accorde une partie des richesses de la ville. En fin de journée Nicée est restituée officiellement à l’empereur. Les croisés viennent de prendre leur première leçon sur l'art de faire la guerre à l'orientale ! Ils se souviendront longtemps de cette fourberie Byzantine, néanmoins comme ils ont d'autres préoccupations ils se remettent en marche en se félicitant d'avoir vaincu sans devoir combattre.
Le 01 juillet 1097 Victoire des Croisés à Dorylée contre les Turcs qui commencent à pratiquer la politique de la terre brûlée en s'enfuyant. Cette bataille consacrera la différence entre deux traditions de combat, différence qui perdurera tout le temps des Croisades, les Francs préfèrant la charge lourde de cavalerie, les Turcs le harcèlement par des archers montés.
Le 13 juillet 1097 Division des armées Croisées. Les premières grandes difficultés commencent pour les Croisés même s’ils ne rencontrent plus de réelle opposition militaire, c’est un nouveau monde qu’ils découvrent, auquel ils ne sont pas habitués. Chaleur, insuffisance des vivres, de l'eau, du fourrage, se font de plus en plus sentir et les terres désertiques d’Anatolie sapent le moral des pèlerins : la lègende raconte que l'on en vint à boire le sang des chevaux... Les tensions grandissent au sein de l’état-major croisé, le légat du pape n’ayant jamais pu imposer son autorité. Après deux nouveaux affrontements contre les Turcs à Iconium et Héraclée, les Croisés décident de se séparer en deux groupes dès septembre 1097.
Le 05 Septembre 1097 Prise de Loadicée par Guynemer de Boulogne.
Le 22 Septembre 1097 Baudoin et Tancrède prennent Tarse mais ils se disputent juste après cette victoire car chacun a l’ambition de se tailler un fief. Baudouin se dirige alors vers Edesse où il abusera la confiance du vieux Thoros avant de créer un peu plus tard le comté d’Edesse. Tancrède, de son côté, prend Adana et Mamistra, sans toutefois pouvoir créer un véritable territoire à cause de sa rivalité avec Bohémond. Il est alors contraint de rejoindre l’armée principale devant Antioche où le siège de la ville commence.
