Maitre Autel

Vous pouvez facilement repérer cette oeuvre sur la vue en plan de la Cathédrale que vous trouverez ci-dessous, en effet, son emprise au sol est colorée en rouge.

Sources Emmanuel WALLET


( 1 ) C'était, dit-on, l'ouvrage d'un artiste italien.
( 2 ) A l'exception cependant du chef qui avait sa châsse particulière. Quant à celle dont nous venons de parler, il parait d'après les clauses et conditions d'un marché, que l'on a retrouve parmi les archives de Notre Dame, que le travail en avait été commandé en 1621 à Nicolas Hermant, orfèvre de Lille, et que par suite de son décès, il fut confié en 1631 à François Vraux, autre orfèvre de cette ville, qui dut l'avoir terminé pour le 10 avril 1638, d'après la quittance par lui donnée à cette époque. Ce ne fut toutefois que 7 juin 1644 que se fit la translation solennelle des restes de Saint-Omer dans cette nouvelle châsse. ( V. MS. de la bibliothèque n° 8o6 , Deneuville ( tome 3, page 319 et 113 ), le capitulaire du chapitre , etc ). Quant à ce reliquaire, dont la forme représentait un coffre d'environ cinq pieds de long, il était décoré de niches et de ligures parmi lesquelles se voyaient celles des douze apôtres. Sa matière était d'argent, son poids de 359 marcs 5 onces , et son prix de 13117 florins 3 sols 6 deniers, auxquels il faut ajouter 4oo florins de gratification. Il avait remplacé l'ancienne fierte qui décorait le maître-autel B, et qui, d'après le procès-verbal de translation, était formé de bois recouvert de minces lames d'argent doré et de quelques lames d'or. C'est cette fierté , dont le bois suivant ce même procès-verbal, tombait alors de vétusté, qui contenait le coffret dans lequel étaient enfermés les ossemens du saint patron, à l'époque des ouvertures et vérilications solennelles de 1052, 1269, 1324, 1469. ( V. Deneuville, Malbrancq ( tome 1, page 3o9 ), Vérité de l'histoire de l'église de Saint-Omer , etc ).
( 3 ) Ces deux châsses, avant la suppression de l'autel B, servaient d'accompagnement à celle de Saint-Omer ( V. Hendricq, tome 1 , pages 359 et 363 ).
( 4 ) Tel a été le sort aussi de la dernière châsse de Saint-Omer. Enlevée de l'autel A, et portée au district de la ville, elle y fut brisée, et les ossemens du saint épars dans les rues. ( V. N.D de Saint-Omer , pages 23,106,107 ).
( 5 ) Le premier était évêque au VIII ème siècle, le dernier au IX ème et à Thérouanne. Ses reliques furent sauvées durant la révolution par un nommé Heban, menuisier à Saint-Omer.
( 6 ) V. Grand Cartulaire de Saint-Bertin, tome 10, années 1688 et 1783.
( 7 ) Hendricq, tome 1, pages 359 et 361.
( 8 ) C'est le plus ancien autel connu, bien qu'il ait dû en exister d'autres antérieurement.
( 9 ) Deneuville , tome 3 , page 199
( 10 ) Paul Boudol, en 1627, lui avait fait don a cet effet de 6ooo florins, et Pierre Haunet, en 1628, l'avait gratifié de l'autel même dont il est ici parlé. On vient de découvrir dans les archives un contrat, passé le 16 mai 1628 entre le chapitre et Guillaume Tabaquet de Disnan ( pays de Liège ), relatif à la pose et confection d'un autel en marbre noir et jaspe, avec des tabernacles de mesme estoffe , pour y reposer le Saint Sacrement et les châsses des corps saints, moyennant la somme de 60oo florins, monnaye d'Arthois.
( 11 ) Ce nouveau reliquaire parait, d'après ce que nous avons dit précédemment, avoir été commencé en 1627, et servit lors de la suppression de ce maitrc-autel à décorer celui que l'on établit à la jonction des nefs de l'église.
( 12 ) Un état des chapelles de 1661 parle en effet d'un petit autel placé derrière le grand, mais ne dit point s'il était accolé à ce dernier, ou s'il était placé vers le fond du choeur, comme celui de Saint Martin dans l'église de Saint-Bertin.

Son Histoire

Voila la description qu'en fait Emmanuel WALLET ( professeur de dessin à l'ecole d'artillerie et à l'école de peinture de la ville de Douai, ancien officier du génie militaire, membre de la Société des antiquaires de la Morinie ) dans son ouvrage daté de 1839 "Description de l'ancienne Cathédrale de Saint-Omer"

A. La table de communion, en marbre blanc très artistique est l'oeuvre de Butez sculpteur Audomarois, elle fut posée en 1843.

B. Maître-autel dédié à Notre-Dame, et placé sous l'invocation de Saint-Omer, son patron titulaire. Ces sortes d'autels isolés, dits à la Romaine, étaient en grande vogue en France au XVII ème siècle. Celui-ci fut élevé vers 1753, en remplacement d'un autre B, qui se trouvait au fond du choeur. Ce changement d'autel dut toutefois amener avec lui une distribution nouvelle des stalles. Ainsi, au lieu de les laisser, comme à Saint-Bertin, disposées en avant de l'autel et s'étendant jusqu'au jubé, on les recula jusqu'au fond du choeur, dans l'emplacement en un mot, qu'elles occupent encore maintenant et vers le point B fut alors élevé le trône épiscopal. Le jubé et les murs de côté furent abattus aussi, et remplacés par de superbes grilles de fer ( ouvrage d'un serrurier de Cambrai ), afin de découvrir au-devant de chaque nef le brillant maître-autel qu'on venait de poser au centre de la croix. Quant à ce dernier ( 1 ), formé de stuc bleu veiné de blanc, enrichi de sculptures et d'ornements dorés, il portait sur ses gradins deux énormes candélabres d'argent à trois branches entrelacées et au centre des espèces de consoles soutenaient en l'air une riche châsse d'argent, dans laquelle étaient déposés les ossements de Saint-Omer ( 2 ). Sur chacune des grandes faces de l'autel se trouvait une ouverture vitrée, laissant entrevoir à l'intérieur les reliquaires d'argent de Saint Erkembode et de Sainte Austreberte ( 3 ). Cet autel disparut en 1793 ( 4 ). Mais, par un effet bizarre des révolutions, celui qu'on y a depuis replacé, se compose en partie de l'ancien maître autel de Saint-Bertin.

- Maître-autel en bois doré, sculpté par le Lillois Pierre-François-Joseph Mannier. Il provient de l’abbaye Saint-Bertin, ainsi que les six chandeliers « en bois travaillé, doré et argenté avec tant de perfection qu’on pouvait s’y méprendre » et 4 angelots représentant des vertus. Il avait été inauguré en 1783 par le dernier abbé de Saint-Bertin, Joscio d’Allesnes. C’était un autel à la romaine ( avec un tabernacle au milieu et non suspendu comme auparavant ) avec deux tables de célébration, comme il était de mise dans les abbayes bénédictines.

C'est sa table, ce sont ses chandeliers que les marguilliers de Notre-Dame retrouvèrent et rachetèrent en 1803. Quant au tabernacle actuel, bien que richement orné, il n'est guère de bon goût, et ne se coordonne nullement d'ailleurs avec le reste du travail. Sous cette table d'autel, portée par quatre riches consoles, ont été déposées en deux coffrets distincts. Mais dans une châsse commune, les reliques des saints évoques Sylvain et Folquin ( 5 ), que l'on voyait jadis aux deux côtés du principal autel de Saint-Bertin ( 6 ).
C. Emplacement de l'ancien maître-autel, également dédié à Notre-Dame. Cet autel, décoré de reliquaires suivant l'usage, et sur lequel étaient placées alors, au centre la châsse du corps de Saint-Omer, et aux deux côtés celles de Saint Erkembode et de Sainte Austreberte ( 7 ), avait reçu à certaines époques divers embellissements. Ainsi, au commencement du XV ème siècle ( 8 ), le chanoine Gautier Ponche, l'avait enrichi d'un retable d'albâtre et de deux chandeliers d'argent du poids de 9 marcs 2 onces ( 9 ). Ainsi le chapitre, profitant des libéralités successives de ses évèques Boudot et Paunet ( 10 ), avait fait substituer vers 1631 à l'ancien autel, démoli déjà depuis 1629, un nouveau de marbre noir, de jaspe et d'albâtre, et avait à cette occasion fait restaurer ou embellir le retable de Gautier Ponche. Ce ne fut qu'en 1644 que la nouvelle et riche châsse du corps de Saint-Omer vint remplacer l'ancienne qui décorait cet autel ( 11 ). Tels ont été les derniers changements et embellissements que reçut ce maître-autel jusqu'en 1753, époque où il fut supprimé et remplacé au centre de l'église par celui indiqué à la lettre A. L'autel B n'était point toutefois adossé au fond du choeur. Il était disposé de manière à ce qu'on pût le tourner, et desservir au besoin un petit autel qui se trouvait derrière lui ( 12 ).






Cathédrale de Saint-Omer|Maitre Autel


Cathédrale de Saint-Omer|Chapelle avancée saint-martin


Maitre Autel - nouveau au premier plan - ancien au second plan
Maitre Autel ancien
Cathédrale de Saint-Omer Maitre Autel
Cathédrale de Saint-Omer Maitre Autel
Cathédrale de Saint-Omer Maitre Autel
Cathédrale de Saint-Omer|Maitre Autel - nouveau au premier plan - ancien au second plan
Cathédrale de Saint-Omer|Maitre Autel - nouveau au premier plan - ancien au second plan
Cathédrale de Saint-Omer| arrière du Maitre Autel ancien  vu coté stalles

Tabernacle en bois doré - sur la photo ci-dessus

Christ en croix - Cène - Agneau mystique - colombe

Gradin orné de rinceaux de feuilles et de fleurs, terminé par un enroulement en crosse. Agneau mystique et Cène sur les deux faces de la porte du tabernacle. Dimensions normalisées :
Hauteur = 152cm Largeur = 108cm pour le Tabernacle.
Hauteur = 27cm Largeur = 147cm Profondeur = 50cm pour le Gradin d'autel.
Exposition et croix : Hauteur = 400cm.
Auteur inconnu, siècle de création : XIX ème siècle.




Centre de la croisée des transepts : un point d’énergie tellurique ( citation de l'Abbé Bello )

Au pied des marches du maître-autel, juste au centre de la croisée des transepts. « Si l’on se tient debout, déchaussé, les bras tombant le long du corps et qu’on ouvre les mains à l’horizontale, la paume vers le sol, certains ressentent au niveau des deux mains un fourmillement plus ou moins intense. Cela veut dire qu’ils captent les ondes bienfaisantes. » Qu’y a-t-il là-dessous ? Nous n’en savons rien, peut-être l’ancienne crypte comblée ( si crypte il eut ) ou une « chambre dolménique » comme en Bretagne ou en d’autres lieux ? Peu importe d’ailleurs : il nous suffit de savoir que nous sommes à la verticale de l’antique point sacré. La petite flèche, aujourd’hui disparue, qui surmontait la croisée des transepts, prolongeait, jusqu’à indiquer le ciel, l’énergie ascendante venant de la terre. Un jour, tout un car de radiesthésistes visitait la cathédrale, baguettes en main. Une fois dans le chœur, sans être avertis de quoi que ce soit, ils tombèrent en arrêt sur le point en question : toutes les baguettes étaient dressées vers le ciel. Moi-même j’en étais bouleversé. Alors, la responsable du groupe, une dame, l’air inspiré, m’apostrophe : « M. l’abbé, voilà le point sacré de votre cathédrale, le point divin, c’est d’ici qu’il faut bénir les gens ! »

Nouvel Autel

L’architecte est Maxence Guilbert, originaire de Wizernes. ( formation Saint-Denis à Saint-Omer puis Saint-Luc. ) Quatre failles lumineuses en forme de croix représentent la lumière qui jaillit. Les saints évangélisateurs sont représentés en filaire, donc de manière épurée. Devant : saint Omer avec sa crosse, saint Bertin et son bateau. Sur les côtés : Mommelin, Erkembode, Aldegonde et Austreberthe. Sainte Aldegonde fonda le monastère de Maubeuge et mourut en 684. Sainte Austreberthe est née en 630. Elle reçut le voile des mains de saint Omer et entra au monastère de Port près d’Abbeville. Elle fonda le monastère de Pavilly. L’autel est surmonté d’une plaque de marbre (libéralité de la société Humbert-Bailleul), pierre vivante, pierre angulaire.


Photographe

Montage & Photographies Les Amis de la Cathédrale

Textes et documentation provenant des archives de l'association "Les Amis de la Cathédrale". Si vous constatez une erreur sur cette page n'hésitez pas à le signaler à l'équipe en charge de la documentation en cliquant ICI.