Chapelle sainte Aldegonde encore appelée à tort saint Omer à cause de la statue du saint sur la clôture

Vous pouvez facilement repérer cette chapelle sur la vue en plan de la Cathédrale que vous trouverez ci-dessous, en effet, son emprise au sol est colorée en rouge.
Portrait de Sainte Aldegonde : par Anne-Marie HELVETIUS.
Aldegonde était la fille de Walbert ( Waldebertus ), régent de Clotaire II dans la région de la Sambre et de la Meuse, et de Bertille ( Bertilla ) de Thuringe. Sa sœur était sainte Waudru. Elle naquit vers 630 à Cousolre. Initiée au christianisme par l'évêque saint Amand, elle refuse les mariages arrangés par ses parents, quitte sa maison afin de rejoindre le monastère de Mons fondé par sa sœur. Elle fonde le cloître mixte de Maubeuge où elle se retire en 659. Les travaux ne seront terminés qu'en 661, date à laquelle, elle devint la première abbesse. Elle y mourut le 30 janvier 684.
La première abbesse de Maubeuge a très rapidement fait l'objet d'une vénération, comme en témoigne le nombre d'ouvrages qui 1ui furent consacrés. Au fil du temps, l'histoire de sainte Aldegonde s'est étoffée avec de nombreux détails fournis par les hagiographes qui se basèrent sur la tradition orale. Rien n 'empêche donc de considérer un de ces écrits "la Vita Aldegundae prima", dans la forme qui nous est conservée, comme le texte original de l'époque mérovingienne, rédigé au début du VIII ème siècle. L'auteur de cette "la Vita Aldegundae prima" signale que l'abbesse de Maubeuge était issue d'une illustre famille. Aldegonde était la fille d 'un dénommé Walbert qui n'était autre qu'un domesticus de Clotaire II, et d 'une dame Bertille. En outre, les noms de deux de ses oncles sont également cités : Gondeland et Landry, présentés comme des personnages de haut rang. Et en effet, le premier peut sans nul doute être identifié au maire du palais du même nom qui occupa cette fonction en Neustrie de 613 à 639 sous Clotaire II et Dagobert 1er. Par contre, pour des questions de chronologie relative, je ne partage pas l'avis de R. Sprandel selon lequel le second, Landry, devrait être identifié avec le prédécesseur de Gondeland comme maire du palais de Neustrie, qui était en fait beaucoup plus âgé que ce dernier. Quoi qu'il en soit, Gondeland et Landry faisaient partie, eux aussi, de l'aristocratie neustrienne et devaient être les frères de Bertille. "la Vita Aldegundae prima" mentionne également la sœur aînée d'Aldegonde, Waudru, qui devint la première abbesse de Mons. Elle avait épousé un certain Madelgaire, qui fut plus tard appelé Vincent, et que l'on considère généralement comme le fondateur de l'abbaye de Soignies. La vie de ce Madelgaire n'est pas autrement connue que par des sources hagiographiques tardives, et l'on ne sait donc presque rien de lui. L'auteur de "la Vita Aldegundae prima" fournit ensuite des précisions sur l'enfance et l'adolescence d'Aldegonde. Il présente celle-ci comme une jeune fille dotée, comme de juste, de toutes les qualités, qui décide de renoncer au mariage et au siècle pour se consacrer à Dieu. Il s'agit là, bien sûr, d'un topos hagiographique que l'on retrouve dans la plupart des écrits consacrés aux saintes vierges et qui montre que l'auteur ne connaissait probablement rien de l'enfance d 'Aldegonde. La vocation d 'Aldegonde se confirma ensuite grâce à l'exemple de sa sœur Waudru. Ici, l'auteur est plus précis, et l'on peut supposer qu'il tient ce renseignement de la bouche de Waudru elle-même, auprès de laquelle il s'était informé après la mort d'Aldegonde. Il signale donc que Waudru et son mari décidèrent de se séparer pour prendre l'habit monastique - Waudru dans le monastère qu'elle avait construit à Mons, et Madelgaire à l'abbaye d'Hautmont. Waudru pensa alors à sa jeune sœur, qu'elle fit venir à Mons : elle désirait en effet qu 'Aldegonde suive son exemple et devienne, elle aussi, la supérieure d'une communauté religieuse.
Après cela, le biographe énumére les différentes visions qu'a eues la sainte tout au long de sa vie. Ce n'est qu'à la fin de son récit des visions qu'il précise qu'Aldegonde les a fait consigner par écrit et l'on peut en déduire qu'il a utilisé ce livre des visions pour toute cette partie de la vita. La dernière partie, est consacrée aux miracles qui se sont produits grâce aux mérites de la sainte, de son vivant et au moment de sa mort. C'est grâce à de fidèles témoins, non seulement Waudru mais aussi des membres des communautés de M aubeuge et de Nivelles que le biographe a pris connaissance de ces nombreux miracles. Quel type d'établissement religieux Aldegonde décida t-elle de fonder à Maubeuge ? C'est dans un domaine appartenant à ses parents. Ainsi donc, à l'origine, Aldegonde avait fondé à Maubeuge un monastère double où prédominaient les moniales, et, la supérieure des moniales était également l'abbesse des deux communautés, comme dans la plupart des autres monastères de ce type. Le plus souvent, dans un monastère double à l'époque mérovingienne, le rôle de la communauté masculine était de protéger les moniales, d'assurer le service liturgique et d'effectuer une part importante du travail manuel. Mais cette situation évolua peu à peu car le travail manuel finit par être abandonné par les moines. Leur rôle principal fut celui d'assurer le service liturgique de l'abbaye et bientôt aussi le service paroissial, de sorte qu 'ils furent de plus en plus nombreux à être ordonnés prêtres dans les communautés doubles. Peu à peu, la communauté des moines se transformera en petit chapitre de chanoines dépendant de la communauté des moniales. Pourtant, par comparaison avec d'autres monastères du même type, il n 'est pas exclu qu'ici aussi la transformation se soit accomplie au début du IX ème siècle, c'est-à­ dire au lendemain des réformes de Louis le Pieux de 816 à 817.

source

Anne-Marie HELVETIUS, Chargée de recherches du F.N.R.S, Université Libre de Bruxelles, 14 place Charles Graux, B 1060 Bruxelles ICI .
Helvétius Anne-Marie. Sainte Aldegonde et les origines du monastère de Maubeuge : Revue du Nord, tome 74, n°295, Avril-juin 1992. pp. 221-237.

Sources Emmanuel WALLET

( 1 ) Cette tombe, large de 5 pieds carrés, est celle d'un chapelain, décédé le i 3 janvier 1406, mais dont le confessionnal voisin nous a caché le nom. La figure du milieu est celle du défunt. Quant aux deux autres, que l'on a dessinées de profil à ses cotés, elles semblent réciter pour lui les prières de l'agonie. Sur le mur nord de cette chapelle se trouve aussi un ex-voto, caché par un tableau, et dont l'inscription, laissée à découvert, est néanmoins tellement effacée par la vétusté et le badigeon, qu'il nous a été impossible de la déchiffrer.

Son Histoire

Voila la description qu'en fait Emmanuel WALLET ( professeur de dessin à l'ecole d'artillerie et à l'école de peinture de la ville de Douai, ancien officier du génie militaire, membre de la Société des antiquaires de la Morinie ) dans son ouvrage daté de 1839 "Description de l'ancienne Cathédrale de Saint-Omer"

Chapelle de Sainte Aldegonde, dont le fondateur est également inconnu, et dont l'élégante clôture de marbre est pour nous aussi sans date précise. Dans son pavé se voient encore, gravées sur une pierre bleue, trois figures en pied, placées chacune sous des arcades gothiques ( 1 ). Depuis la révolution, de jeunes filles ont déposé pieusement sur son autel l'image de Sainte Catherine, qu'elles y viennent vénérer, et par là peut-être auront provoqué un changement dans sa dénomination.


L'abbé Augustin Dusautoir dans son ouvrage de 1903 intitulé "Guide pratique du visiteur" nous apporte les précisions suivantes :
Cette Chapelle dédiée à Sainte Aldegonde date du XV ème siècle. Sa clôture est du XVII ème siècle, elle est surmontée d'une statue de Saint-Omer (une double croix se trouve au bas de son étole). Deux bustes du Christ et de la Sainte-Vierge! donnés par M. Henri Dupuis, ont été placés depuis peu de chaque côté.
A l'intérieur, un tableau reproduit la scène de l'Assomption de Marie. Entre cette chapelle et la suivante, remarquez un gracieux bas-relief en albâtre encastré dans le mur et figurant l'adoration des bergers.


Aujourd'hui cette chapelle est dédièe à Sainte Aldegonde, sur le mur du fond un triptyque magnifiquement conservé relate la 'Résurrection du Christ', on y voit également sainte Barbe, saint Robert et le chanoine Robert de saint Martin, donateur. Bois (support) : peinture à l'huile, panneaux peints et cartel sous le volet central. Inscription relative aux vanités (Epitres aux Romains et aux Corinthiens) sur le panneau central et sur le cartel. Dimensions normalisées : H = 1.42ml la = 0.72ml Dimensions du panneau central. Volets : H = 1.42ml la = 0.36.


Septembre 2020 : informations fournies par les Amis de la Cathédrale concernant le Christ de Saint-Bertin .
HISTOIRE DE L’ŒUVRE : cette œuvre se trouvait dans l’église Saint-Denis. L’état du monument ne permettait plus une conservation correcte de cette sculpture. Avant d’être à Saint-Denis plusieurs sources permettent de penser que ce Christ faisait partie du jubé de l’abbaye Saint-Bertin. Il est en albâtre. C’est Guillaume Loemel 75° abbé de Saint-Bertin qui a posé la première pierre du jubé en 1621. Sous ce jubé avaient été enterrés dans l’église de l’abbaye plusieurs abbés.
ŒUVRE : représentation peu commune du Christ ressuscité portant sa croix. Son corps porte les marques des clous. Son attitude est plus celle d’un Christ souffrant que d’un Christ vainqueur. La sculpture devait probablement se trouver en hauteur et on devait la percevoir différemment


Septembre 2020 : informations fournies par les Amis de la Cathédrale concernant le Triptyque de la résurection ou du Chanoine Robert de Saint-Martin.
DATE : 1555 – 1562 Le retable a pu être peint du vivant du chanoine qui prévoyait d’en orner sa chapelle funéraire.
AUTEUR : Probablement un artiste local qui imite les peintres consacrés des Pays-Bas proprement néerlandais.
DESCRIPTION : Huile sur bois.
CENTRE : la Résurrection du Christ. Le Christ est victorieux de la mort de l’humanité, iconographie classique. Il porte une oriflamme militaire. Il est debout sur son tombeau fermé pour affirmer le triomphal mystère de sa résurrection. De la longue hampe de sa croix-oriflamme il perce un squelette en geste de triomphe et de réveil des morts. Paysage italianisant.
VOLET GAUCHE : Sainte Barbe portant la palme du martyre. Derrière elle la tour avec laquelle elle est souvent représentée. Son père l’avait fait enfermer dans une tour pour la protéger des regards. Elle se convertit. Son père furieux la décapita. Revers du volet en polychromie marron tacheté.
VOLET DROIT : le dédicataire du triptyque, agenouillé sur un prie-Dieu portant écusson, est un chanoine de Saint Omer, Robert de Saint-Martin, natif de Lumbres. Chantre et chapelain de Charles-Quint puis de Philippe II d’Espagne. Cela montre bien les liens entre le clergé et les souverains d’Espagne. Notre région est parfaitement étrangère à la France à cette époque. Il est décédé le 15 juin 1562. Il obtint sa prébende en 1555. Le donateur est présenté par son patron, le bienheureux Robert d’Arbrissel fondateur de l’abbaye de Fontevraud ( XII ). Revers en polychromie marron tacheté.
CADRE : D’origine, doré à la feuille d’or. Travail de poinçonnage sur la dorure :’inscriptions latines relatives à la vanité de la vie humaine et à la résurrection justificatrice et victorieuse du Christ, citations tirées de l’épître aux Romains. « Christus resurrexit propter justificationem nostram. Christus resurrexit ex mortis. Ia no moritur. Mors illi ultra non dominabitur. » Sous le squelette du panneau central : citation de l’Epître aux Corinthiens, la mort est absorbée dans le Christ et se résout en lui par la victoire. « Absorpta est mors in victoria » L’inscription est très intégrée à l’image. Sous le panneau central, une épitaphe sur une tablette.
EMPLACEMENT : guide de 1903 (abbé Dusautoir) : dans la chapelle du baptistère sur le mur gauche. 1908 classé Monument Historique. A partir de 1975 restauré à Paris, puis dans les réserves des musées de la Ville. Décembre 2019 : accroché sur le mur gouttereau dans la chapelle sainte Aldegonde.






Cathédrale de Saint-Omer - Chapelle Sainte Aldegonde


Cathédrale de Saint-Omer|chapelles


Chapelle Sainte Aldegonde
Chapelle Sainte Aldegonde

Descriptions des deux photographies ci-dessus

Sur la photographie de droite nous pouvons admirer :
- la Vierge à l'enfant en albâtre de Dubroeucq (signature sur la ceinture), un haut-relief signé provenant du monument funéraire de Philippe de Sainte-Aldegonde, grand bailli de Saint-Omer ( ancienne chartreuse de Longuenesse ). Jacques Dubroeucq a dû abjurer de son protestantisme et cette statue de la Vierge est son œuvre de contrition, à la fin de sa vie. Il évolue vers plus d’expressivité dans une esthétique prébaroque : les plis de la robe, l’envolée du voile peut-être inspirée par La Madone Sixtine de Raphaël 1513. L’enfant est assez grand, il gigote et se débat, (rare représentation). Cela ferait allusion à un enfant mort ? Cette Vierge se trouvait en-haut du mausolée de Philippe Sainte-Aldegonde, Seigneur de Noircarmes et grand bailli de Saint-Omer, mort en 1574. Deux gisants : Philippe et sa femme, Bonne de Lannoy + une Vierge accompagnée d’anges. Ce tombeau se trouvait dans la Chartreuse de Sainte-Aldegonde, terre qui appartenait à la famille. Le monastère avait été fondé en 1300 et il n’en reste rien, (les anges se trouvent au Musée Sandelin). Ce monument a échappé aux révolutionnaires et a été recueilli au château de Batavia par M. de Colbert. Placée à l’extérieur, la sculpture a été abîmée par le ruissellement de l’eau. Il est donné au doyen Duriez. Il est placé dans la chapelle Sainte-Suzanne. On décide de détruire la chapelle en 1874. « La fabrique a jugé à propos de s’en débarrasser et les statues ont été vendues pour faire du plâtre » (Epigraphie). Les Antiquaires protestent en vain. Les deux anges se trouvent au Musée Sandelin ; ils lui ont été donnés par le Doyen Duriez. Un mécénat est lancé par deux étudiantes de Sciences Po en 2020 avec le soutien de la Sauvegarde de l’Art Français, pour restaurer la Vierge et notamment son visage.
- Placés sur l’autel en bois, deux reliquaires , le premier à saint Sylvain, évêque missionnaire de Thérouanne au VIII ème siècle, confesseur de la foi. Le corps de saint Sylvain était à l’abbaye Saint-Bertin placé sous le maître-autel dans un tombeau de marbre blanc. Il a été authentifié par Mgr Williez en 1894. Le second est saint Folquin. Evêque de Thérouanne de 816 à 855, il était lui aussi honoré à Saint-Bertin. Les reliquaires ont été offerts par M. l’archiprêtre Benoist au XIX ème siècle.
Sur la photographie de gauche nous pouvons admirer :
La clôture est surmontée d’une statue de saint Omer : on remarque la croix de Saint-Omer sur son étole.


Cathédrale de Saint-Omer Chapelle Sainte Aldegonde
Cathédrale de Saint-Omer Chapelle Sainte Aldegonde
Cathédrale de Saint-Omer Chapelle Sainte Aldegonde
Cathédrale de Saint-Omer - Chapelle Sainte Aldegonde
Cathédrale de Saint-Omer - Chapelle Sainte Aldegonde

Descriptions des deux photographies ci-dessus

Sur la photographie de gauche nous pouvons admirer l’Assomption de la Vierge : Copie d’un tableau de Gérard Seghers, dont l’original est à Notre-Dame de Calais. Peintre flamand inspiré par le Caravage, il signait Gérardo. Il se libère de cette influence. A droite, le pèlerin avec un bâton, est saint Jacques. La restauration de la Vierge n’a pas été tout-à-fait réussie.
Sur la photographie de droite nous pouvons admirer Esaü et Jacob : la scène représente Esaü descendu de son char qui accueille Jacob avec effusion. Jacob a derrière lui de nombreux serviteurs et des troupeaux. Chapitre 33 de la Genèse. Le carrosse doré est très XVII ème siècle. Le paysage prend beaucoup d’importance. Les escarpements rocheux montrent l’influence du maniérisme italien. Grand ciel.


Cathédrale de Saint-Omer  -  Chapelle Sainte Aldegonde  -  Christ de Saint-Bertin   -  sur le mur du fond un triptyque magnifiquement conservé relate la 'Résurrection du Christ', on y voit également sainte Barbe, saint Robert et le chanoine Robert de saint Martin, donateur.
Bois (support) : peinture à l'huile, panneaux peints et cartel sous le volet central.  Inscription relative aux vanités (Epitres aux Romains et aux Corinthiens) sur le panneau central et sur le cartel. 
Dimensions normalisées : H = 1.42ml  la = 0.72ml Dimensions du panneau central. Volets : H = 1.42ml la = 0.36

Descriptions de la photographie ci-dessus

Un Christ en albâtre, cette œuvre se trouvait dans l’église Saint-Denis. L’état du monument ne permettait plus une conservation correcte de cette sculpture. Avant d’être à Saint-Denis, plusieurs sources permettent de penser que ce Christ faisait partie du jubé de l’abbaye Saint-Bertin, plus précisément du tombeau de Nicolas Mainfroy, 71 ° abbé. C’est Guillaume Loemel, 75° abbé de Saint-Bertin qui a posé la première pierre du jubé en 1621. Sous ce jubé, plusieurs abbés avaient été enterrés dans l’église de l’abbaye. Attribution contestée à Jacques Dubroeucq, plutôt à son fils. Représentation peu commune du Christ ressuscité portant sa croix. Son corps porte les marques des clous. Son attitude est plus celle d’un Christ souffrant que d’un Christ vainqueur. La sculpture devait probablement se trouver en hauteur et on devait la percevoir différemment


Cathédrale de Saint-Omer - Chapelle Sainte Aldegonde, triptyque Jésus récussité

Descriptions du triptyque ci-dessus

Sur le mur gouttereau, le triptyque de la Résurrection 1555 – 1562.
Le retable a pu être peint du vivant du chanoine qui prévoyait d’en orner sa chapelle funéraire. L’auteur est probablement un artiste local qui imite les peintres consacrés des Pays-Bas proprement néerlandais. Huile sur bois. Les revers sont en polychromie marron tachetée.
PARTIE CENTRALE : la Résurrection du Christ. Le Christ est victorieux de la mort de l’humanité, iconographie classique. Son vêtement rouge rappelle la pourpre impériale. Il porte une oriflamme militaire. Il est debout sur son tombeau fermé pour affirmer le triomphal mystère de sa résurrection. De la longue hampe de sa croix-oriflamme, il perce un squelette en geste de triomphe et de réveil des morts. Son corps est musclé et rappelle la statuaire antique. Paysage italianisant qui se poursuit à travers les deux panneaux de droite : ciel orangé, finesse de l’arbre.
VOLET GAUCHE : sainte Barbe portant la palme du martyre. Derrière elle, la tour avec laquelle elle est souvent représentée. Son père l’avait fait enfermer dans une tour pour la protéger des regards. Elle se convertit. Son père furieux, la décapita et il fut foudroyé. Elle protège de la mauvaise mort = la mort subite.
VOLET DROIT : le dédicataire du triptyque, agenouillé sur un prie-Dieu portant écusson, est un chanoine de Saint-Omer, Robert de Saint-Martin, natif de Lumbres. Ses armes figurent sur le prie-Dieu et elles sont marquées à la feuille d’or. Chantre et chapelain de Charles-Quint puis de Philippe II d’Espagne. Cela montre bien les liens entre le clergé et les souverains d’Espagne. Notre région est parfaitement étrangère à la France à cette époque. Il est décédé le 15 juin 1562. Il obtint sa prébende en 1555. Le donateur est présenté par son patron, le bienheureux Robert d’Arbrissel fondateur de l’abbaye de Fontevraud (XII ème siècle). La tonsure rappelle la couronne d’épines. Il porte une crosse d’orfèvrerie. Elle est tournée vers l’intérieur car c’est un abbé.
CADRE : d’origine, doré à la feuille d’or. Travail de poinçonnage sur la dorure : inscriptions latines relatives à la vanité de la vie humaine et à la résurrection justificatrice et victorieuse du Christ, citations tirées de l’épître aux Romains : « Christus resurrexit propter justificationem nostram. Christus resurrexit ex mortis. Ia no moritur. Mors illi ultra non dominabitur. » Sous le squelette du panneau central : citation de l’Epître aux Corinthiens, la mort est absorbée dans le Christ et se résout en lui par la victoire. « Absorpta est mors in victoria ». L’inscription est très intégrée à l’image. Sous le panneau central, une épitaphe sur une tablette. EMPLACEMENT : Guide de 1903 (Abbé Dusautoir) : dans la chapelle du baptistère sur le mur gauche /1908 classé Monument Historique /A partir de 1975 restauré à Paris/Puis dans les réserves des musées de la Ville/Décembre 2019 : accroché sur le mur gouttereau dans la chapelle.


Cathédrale de Saint-Omer  -  Chapelle Sainte Aldegonde - clôture
Cathédrale de Saint-Omer  -  Chapelle Sainte Aldegonde - vitrail
Cathédrale de Saint-Omer  -  Chapelle Sainte Aldegonde - clé de voute

Cathédrale de Saint-Omer - Chapelle Sainte Aldegonde, clé de voutes



Clôture sainte Aldegonde

Cette chapelle est encore appelée quelques fois 'saint Omer' à cause du saint qui trône sur la clôture.


Cathédrale de Saint-Omer - Chapelle Sainte Aldegonde clôture



Vierge à l’Enfant

La statue de la Vierge à l’Enfant est en albâtre, elle date du XVI ème siècle. Réalisée par le sculpteur Jacques Du Broeucq ( la signature est encore visible sur la ceinture de la Vierge (IAQVES DV BROVEC ) ). Elle ornait à l'origine le monument funéraire de Philippe de Sainte-Aldegonde ( 1530 – 1574 ), seigneur de Noircarmes et bailli de Saint-Omer au service de l'empereur Charles Quint. Cette œuvre était dans la Chartreuse du Val de Sainte-Aldegonde à Longuenesse, fondée au XII ème siècle par la famille Sainte-Aldegonde. Ce monastère ainsi que le mausolée des Sainte-Aldegonde fut détruit en 1791. Toutes les oeuvres du monastère furent dispersées. Seuls trois éléments subsistent : la statue de la Vierge à L’Enfant ainsi que deux fragments représentant des anges ( aujourd’hui conservés au musée Sandelin ). On ignore comment la statue de la Vierge à L’Enfant est arrivée dans la cathédrale Notre-Dame.


Cathédrale de Saint-Omer - Chapelle Sainte Aldegonde Vierge à l’Enfant


Photographe

Montage & Photographies Les Amis de la Cathédrale

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